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 L'amour du temps by Aiko

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MessageSujet: L'amour du temps by Aiko    L'amour du temps by Aiko   EmptyJeu 24 Jan 2019 - 17:06

L'amour du temps - Aiko

L'amour du temps by Aiko   07712

Prologue : Jessie, James et Miaouss ont une fois de plus perdu contre les morveux. Désemparés par cette nouvelle défaite, Miaouss leur propose une solution : se faufiler dans les laboratoires de la Team Rocket enfin de s’emparer d’un objet leur permettant de remonter dans le temps. C’est alors que les trois amis décident de s’y rendre, et d’utiliser cet objet afin de revenir au moment où ceux-ci commencèrent à enchaîner les défaites. Cependant, un léger imprévu s’immisce, déréglant l’appareil et les emportant finalement à une date antérieure à celle prévue. Le trio se retrouve alors prisonnier d’une autre époque, découvrant ainsi d’anciens bureaux, de nouvelles personnes mais aussi un ancien mode de vie. Les années 80 sont une tout autre période ! Jessie y redécouvre le passé qu’elle avait tant essayé de dissimuler. Réussiront-ils à rentrer chez eux ? Où resteront-ils coincés à jamais ?

Chapitre 1

Souvenirs d’enfance


C’était un beau jour de printemps, et nous étions dans une clairière magnifique, remplie de cerisiers en fleur ayant déjà éclos en ce jour. Ce n’était pas n’importe quelles fleurs, celles-ci étaient des Yoshino. Elles sont en général d’un blanc presque pur teinté de rose pâle, présent plus particulièrement au niveau de la tige. Les pétales de ces fleurs tombent, ou plutôt se dispersent une semaine avant que les feuilles apparaissent. Le pied de ces arbres semble abriter de minces couches de neige. C’était l’après-midi et tout semblait parfaitement calme. Le chant mélodieux des oi-seaux, les feuilles et branches alentour frémissant sous l’action de la brise. Que c’est apaisant ! C’est ce que l’on appelle le silence de la nature. Malheureusement, cela ne sera que de courte durée, car au-delà de cette prairie, des enfants dévalaient à toute vitesse une colline environnante afin de fuir une certaine menace. Ces gamins en question n’étaient personne d’autre que Sacha et ses amis. La Team Rocket les avait une fois de plus pourchassés depuis leur ballon dirigeable, fai-sant laisser tomber des bombes, filets et autres objets, dans une vaine tentative de les arrêter. Ils avaient aussi tenté d’appeler leurs Pokémons à la rescousse. Par manque de temps, Jessie fit sortir Seviper de sa Pokéball d’une façon plutôt brutale, tandis que James sortit Mime Junior avec plus de délicatesse. Ce dernier l’avait remercié à sa manière, en l’enlaçant confortablement au visage. Après quelques complications, le jeune homme avait enfin réussi à le contrôler et lui avait finale-ment ordonné d’attaquer à l’aide de Danse Folle, qui fut repoussée par une Lame d’air de Toge-kiss. Les gamins continuèrent de repousser et de contrer chaque attaque lancée par les pokémons de la Team Rocket. Ce petit jeu semblait être une vraie perte de temps pour les gamins, tandis que le trio avait l’air véritablement en difficulté. C’est alors Sacha prit une initiative. Il ordonna à son Pikachu de lancer une puissante attaque électrique contre ses adversaires. Le petit pokémon obéit, et les trois amis furent secoués par la puissance de l’attaque. Serait-ce une nouvelle capacité, encore plus puissante ? Comme s’ils avaient besoin de ça ! Ils n’eurent même pas le temps de capituler qu’ils se firent aussitôt projeter d’un coup sec dans les airs.  

Ce fut donc un nouvel échec assez humiliant pour nos trois bandits.
Quelques minutes plus tard, ils atterrirent tout droit dans une rivière. Celle-ci semblait posséder un courant plutôt puissant. Heureusement pour eux, le courant était bien moins fort qu’il n’y pa-raissait. Après s’être démenée un certain temps, la jeune femme sortit de l’eau, trempée de la tête aux pieds. Son maquillage dégoulinait sur son joli minois, et sa chevelure ruisselait abondamment sur ses épaules. Elle s’avérait plutôt contrariée, regardant furieusement ses collègues en ayant bien envie de leur passer un savon. C’est alors qu’ils comprirent que cette bonne vieille expression qui leur était assez familière indiquait qu’ils allaient passer un mauvais quart d’heure. Ils se mirent immédiatement à l’écart de la jeune femme, de peur de subir le même sort qu’elle avait fait endurer à Seviper l’autre jour. Tous deux serraient les dents et attendaient à subir sa colère, mais cette dernière se retourna, l’air de rien, préférant remettre ceci à plus tard, et reprit la route. Elle montrait toutefois quelques signes d’exaspération à ses équipiers, sans lâcher un seul mot de tout le trajet. Ce fut une surprise pour James et Miaouss, qui la trouvèrent assez calme alors que d’habitude, celle-ci rugissait quand cela se produisait et se laissait facilement emporter par sa rage. En fin de compte, les deux agents décidèrent de ne pas la déranger pour le moment afin d’éviter toute contrariété de sa part. C’était une bonne chose qu’elle les épargne pour une fois.
Les jeunes gens allèrent en ville pour se changer les idées. Il fallait dire que Jessie ne se faisait pas prier pour essayer quelques vêtements de haute couture, prenant son temps dans les cabines d’essayage. La nuit commençait déjà à tomber, et le trio commençait à être fatigué de leur escapade. Ils se mirent d’accord pour faire une petite pause, prétendant qu’ils avaient bien assez travaillé pour cette journée. Jessie s’assoupit près d’un banc, accompagnée de ses deux pauvres équipiers qui gémissaient de fatigue en repensant à leur nouvelle défaite, puis se résignèrent finalement à s’asseoir à ses côtés. C’était vraiment une belle soirée, se disait-elle ; le soleil projetait ses derniers rayons à travers les branches fleuries des arbres, leurs pétales rosés tombant douce-ment sur nos jeunes amis exténués mais encore actifs : Miaouss jouait avec sa balle fétiche, alors que James tentait de réparer tant bien que mal une pièce qui devait sûrement convenir à une ma-chine. Seul Jessie était réellement en train de se reposer, se contentant de seulement les observer. C’est alors qu’une légère brise se mit à souffler et fit voleter délicatement ses doux et soyeux cheveux.

Jessie s’allongea, contemplant le ciel qui arborait de pâles nuances de bleu, de jaune et d’orange. Elle imaginait les nuages, semblables à du coton, former différentes formes plus ou moins arrondies qui se déplaçaient paresseusement sur l’étendue azur. Cela lui rappelait certains moments de son enfance ainsi que quelques souvenirs encore enfouis dans sa mémoire. Elle ferma alors ses paupières et songea aux merveilleux moments de sa vie : le premier jour d’école, le jardin d’enfants ou encore le pensionnat. L’idée même de repenser à ce dernier la fit frissonner. Elle chassa rapidement ce désagréable souvenir : « N’y pense même plus » se disait-elle. Malgré tout, elle se remémora : « J’ai passé la moitié de ma vie ici. Il y avait les sorties scolaires où je m’amusais à cache-cache dans les bois avec mes amis, mon premier baiser avec Astin, mon premier amour, et quelques années plus tard avec James, lors de notre formation à l’Académie de la Team Rocket, où l’on reposait au pied d’un arbre, comme maintenant en fait »
C’est alors qu’elle entendit les pleurs d’une petite fille. Elle semblait s’être fait mal aux genoux. Elle jeta un coup d’œil vers celle-ci et vit sa mère courir vers elle, la consoler et repartir avec elle, sûrement pour aller désinfecter son genou ailleurs. Jessie avait l’impression d’avoir déjà vécu cette scène durant son enfance, notamment le jour de ses quatre ans. Elle se promenait souvent dans ce lieu aux côtés d’une certaine femme. Cette femme, dont la pauvreté n’atténuait en rien sa beauté et son incroyable gentillesse. Jessie se souvint alors que cette dernière la coiffait sur l’un de ces bancs à chaque fois qu’elles s’y promenaient. Elle passait ses douces mains dans ses cheveux, de leurs racines jusqu’aux pointes, encore bouclés à ce moment-là. Cette sensation était à la fois agréable et maternelle, et cela la fit alors immédiatement sourire. Elle revivait ce moment comme si c’était hier : ces paroles mélodieuses, cette douce odeur provenant de son sublime parfum floral, ces tristes haillons qui lui servaient de vêtement, ce toucher délicat, ainsi que cette phrase, qu’on lui répétait souvent : « Le jour de ton mariage est le commencement d’une nouvelle vie, que tu passeras avec une autre personne qui t’aimera pour l’éternité. » Auparavant, la jeune rouquine ne comprenait pas vraiment cette signification, à cause de son jeune âge, bien qu’elle voulût en connaître la raison. Sa mère ne lui avait jamais expliqué. Une fois devenue adulte, elle comprit vite son sens. Elle revint à la réalité pour voir s’il y avait quelque chose de nouveau dans la clairière. Il n’y avait pas grand monde et tout était silencieux. Plus loin, elle entendait chantonner un air divin et reconnut aussitôt les paroles. Cette berceuse… Elle l’avait déjà entendue quelque part, c’était certain ! Son cœur battait la chamade. Malgré elle, elle laissa échapper de ses lèvres le seul mot qui lui venait alors à l’esprit. « Maman… » Elle se leva brusquement, se rendant compte de ce qu’elle avait laissé échapper durant ces quelques secondes et pria le ciel que personne n’ait pu l’entendre. La jeune femme regarda avec curiosité les alentours pour pouvoir identifier la source de la mélodie, qui s’était subitement arrêtée. Personne. Elle supposa donc qu’elle avait dû bêtement l’imaginer. Son regard se dirigea vers ses deux amis qui étaient toujours occupés mais, la voyant encore troublée, James s’arrêta et lui demanda dans les yeux ce qu’il se passait. Celle-ci ne répondit pas et préféra détourner le sujet. Malgré tout, ce dernier n’était pas né de la dernière pluie, il savait bien que quelque chose n’allait pas.
– J’en ai plus qu’assez de perdre, grogna-t-elle, furieuse.
– Mais que veux-tu ? Nous répétons toujours les mêmes erreurs, avoua tristement le jeune homme.
Ils restèrent un moment sur leur position avant que Miaouss ne vienne rajouter son grain de sel.
– Les mêmes erreurs non, mais les mêmes sermons, oui !
Il était clair qu’il la cherchait, tentant une petite remarque afin de la faire réagir et de la faire réfléchir à ses propos. Mais il ne se doutait pas qu’il empirait la situation. Évidemment, la jeune femme ne répondit pas à ses attentes et se leva d’un coup sec, enragée.
– Que veux-tu dire par là ?! Je te signale que c’est grâce à MOI que vous pouvez manger et que vous pouvez toucher neuf cents euros par mois ! hurla-t-elle.
Bien que sa réponse n’eût pas vraiment arrangé les choses, un silence pesant plana, durant encore quelques minutes avant de laisser place à la suite de la conversation.
– Euhh.... Je ne suis pas sûr que ta définition de manger soit la bonne, ajouta James, méfiant.
– En ce qui concerne notre salaire, il est bien trop bas pour être un vrai salaire, approuva le jeune chat, en hochant la tête.
Jessie fronça les sourcils, leur lançant un regard noir. La jeune femme ne pouvait supporter une remarque de plus.
– Eh ! J’vous signale que je suis la seule femme de ce groupe, ayez un peu de respect pour moi voyons !
Soudain, le pokémon se leva et lui cria de vive voix, se sentant affreusement vexé par la remarque de sa collègue.
– Du respect, tu crois que t’en as pour nous peut-être ?!
– De toute manière c’est mort, ajouta James, nous pouvons dire adieu à notre victoire.
La jeune femme souffla, en tapant un pied au sol nerveusement.
– Si j’avais la possibilité de remonter le temps, eh bien, j’aurais donné une bonne leçon à ce mor-veux sans aucun regret !
Son équipier lui répondit avec un soupir.
– Oui, mais tu sais bien que c’est impossible…
– Rien n’est impossible, déclara le chaton, le sourire en coin.
Cela attira l’attention de ses deux amis.
– Mais qu’est-ce que tu nous chantes, Miaouss ?
– Ah ! alors tout d’un coup tu t’intéresses à moi ? souriait-il malicieusement.
– Allons, crache le morceau, dit-elle, fermée.
– Eh bien, si je te disais qu’il existe un moyen de remonter dans le temps, me croirais-tu ?
Il y eut un silence. Jessie regarda James qui semblait un peu perdu face à cette discussion, lui sou-riant tout gêné avant de reprendre ce qu’il était en train de faire. C’est alors que celle-ci se tourna vers le matou, en fronçant toujours les sourcils.
– Tu me prends pour qui au juste ? Qu’as-tu donc bu ? demanda-t-elle, avant d’éternuer trois fois à la suite.
– À ta santé ! affirma James, ravi.
– Oui, oui, à consommer sans modération… ajouta Miaouss, plein d’entrain.
À ces mots, la jeune femme s’énerva et leur balança deux énormes coups de pied en pleine figure.
– Dites donc, vous deux, je vous rappelle que cette discussion est en soit très sérieuse !
– Oui, nous nous excusons… avouèrent-ils, se retenant encore de rire sous ses yeux.
Miaouss émit un profond soupir, tout en croisant les bras.
– Il existe un artefact qui s’appelle l’horloge du temps. Cette machine a été fabriquée il y a plus de vingt ans, et est présente en ce jour, intacte, dans les anciens laboratoires de la Team Rocket.
– Les anciens laboratoires ?! Tu veux dire, ceux qui ont été définitivement abandonnés ? s’exclama James, stupéfait.
L’idée n’était pas si bête, c’était sûrement une lueur d’espoir se disaient-ils, une possibilité, même ténue.
– Parfait, eh bien, allons-y ! se réjouit Jessie.
Malheureusement, il ne fallait pas se réjouir trop vite car celle-ci n’était pas au bout de ses sur-prises. Miaouss secoua de la tête, navré.
– Je ne serais pas aussi déterminé si j’étais à ta place. Tu oublies que la Team Rocket est dotée de caméras de surveillance ainsi que de sbires accompagnés de leurs regards perçants, se baladant dans les sombres couloirs, prêts à surgir de n’importe où, n’importe comment. Il y a aussi des pièges installés un peu partout.
Jessie soupira, définitivement désespérée en se rasseyant.
– Mais alors, qu’est-ce qu’on peut faire ?
– Voler cet objet serait nous voler nous-mêmes, fit James, avec un frisson.
Miaouss les griffa au visage, exaspéré par leur idiotie.
– D’après vous, bande d’imbéciles, on va voler le machin à voyager dans le temps afin d’savourer notre vengeance !
– Il n’a peut-être pas tort, avoua la jeune femme, qui échangea alors un regard incertain avec son meilleur ami.
– Oui, mais on risque de se faire renvoyer si on se fait chopper… lui dit-il, inquiet.
C’est alors que le jeune chat s’exclama, avec un ton bien prononcé.
– Écoutez, ce n’est pas le moment de jacasser tous les deux, nous avons une mission qui nous at-tend !
– Parfaitement Miaouss ! Allons à l’aventure, ouiii !

Chapitre 2
Prisonnier du temps


Le soir venu, après avoir vérifié au moins quatre ou cinq fois que toutes les lumières des bureaux étaient éteintes ainsi que tous les employés avaient déserté les lieux, les trois amis sortirent de leur planque puis se faufilèrent en douce jusqu’à la porte d’entrée, déguisés en sbires. Il fallait dire que la casquette et les uniformes noirs ne leur avaient pas échappé. Ainsi, Jessie marmonnait que cet accoutrement lui donnait un teint beaucoup trop discret. James, lui, se plaignait que son pantalon était beaucoup trop serré alors que Miaouss étouffait à l’intérieur du tee-shirt de son ami. Ce qu’ils faisaient n’était pas seulement un cambriolage, mais bel et bien une intrusion. Bien que celle-ci fût angoissante, le trio y prit un malin plaisir. Ils n’avaient jamais été aussi excités de toute leur vie.
Ils étaient à présent dans le hall 124, se baladant, mine de rien, leurs casquettes baissées au ni-veau des yeux. Ils avaient alors croisé quelques sbires qui marchaient dans les longs couloirs, ar-més jusqu’aux dents, montant dangereusement la garde. Leurs regards s’étaient portés sur nos trois infiltrés, haussant des sourcils à chacun de leurs pas tout en les fixant d’un air sceptique. Ces derniers étaient horrifiés à l’idée de se faire prendre par ces professionnels, aussi prédateurs que meurtriers. En voyant que les vrais sbires commençaient à avoir des doutes, ils n’avaient pas d’autre choix que de prendre leurs jambes à leur cou et de fuir. Ils ne devaient pas se louper, c’était leur seule chance et ils n’avaient vraiment pas envie de recommencer. Ceux-ci se précipi-tèrent vers les portes automatiques, puis dévalèrent les escaliers quatre par quatre bruyamment, estimant que l’ascenseur serait bien trop dangereux. Ce n’est qu’une fois arrivés dans une impasse, cachés entre deux murs qu’ils mirent au point leur plan.
– Ok, on se sépare. James tu vas aller à gauche, Miaouss à droite et moi… Tout droit. Le premier qui aura trouvé la porte du labo prévient les autres et revient immédiatement au point de rallie-ment qui se trouve juste ici. Fit-elle, en pointant du doigt un des murs. Faites attention de ne pas vous faire chopper par les sbires et ne les regardez surtout pas dans les yeux. C’est compris ? Go !
Les deux amis n’eurent pas leur mot à dire car leur coéquipière partit à une vitesse folle. Complètement inconsciente. Ils s’étaient tout de même introduits dans une organisation criminelle dans laquelle ils étaient à deux doigts de se faire prendre, en plus du risque d’être licenciés de leur seul véritable emploi. James s’inquiétait beaucoup au sujet de Jessie. Le fait de la perdre ou encore pire, de se séparer d’elle de la sorte ne le ravissait pas plus que ça.  Malgré les consignes que leur avait dictées la jeune femme, les deux amis partirent ensemble pour éviter de se perdre dans ces longs couloirs.

À présent, la jeune femme se trouvait seule. À l’inverse de son meilleur ami, celle-ci était beau-coup plus confiante car elle connaissait les moindres recoins du bâtiment. La Team Rocket n’avait plus aucun secret pour elle. Le chemin de gauche et celui du milieu formaient une boucle, donc il y avait de grandes chances pour que son équipier et elle arrivent à se croiser. La troisième gale-rie, en revanche, semblait beaucoup plus étroite, en plus d’être interminable, une mission parfaite que pouvait exécuter un Miaouss malin, pouvant se camoufler avec une telle rapidité que nul ne pourrait le percevoir. Jessie avait tout prévu, et continuait de se féliciter de son ingéniosité à tra-vers quelques murmures.
Néanmoins, elle eut le sentiment bizarre qu’on la suivait. Cette sensation qui l’envahissait s’accentua au fur et à mesure qu’elle avançait dans les sombres couloirs. Peut-être un sbire qui l’avait repérée ? Ou bien un de ces fous furieux de scientifiques voulant à tout prix mettre un terme à leurs plans diaboliques ? Un fantôme ne serait guère mieux. Peut-être était-ce stupide de sa part d’avoir eu l’idée de partir ainsi, seule et sans protection. Elle songea aux risques que son ami pokémon avait récemment cités. Mais cette nuit, elle comptait bien l’emporter, peu importe ses craintes. Alors qu’elle était plongée dans ses pensées, elle sentit une grande main qui serra brutalement son épaule. Elle bondit soudainement sur le côté, épouvantée. Son cœur battait à toute allure. Cette fois-ci, c’était bien la fin, elle le sentait, elle s’est fait choper. En l’espace d’un instant, mille questions lui passèrent à l’esprit. Reverrait-elle un jour ses deux amis ? Et surtout, comment allait-elle justifier la raison de sa venue ? Personne n’allait la croire. Payer un avocat serait bien trop cher. Alors qu’elle pensait réellement avoir été prise en flagrant délit, elle entendit la personne rire. Elle tourna soudainement la tête. Oh ! Elle reconnut facilement l’individu qui la retenait, et elle en fut toute rassurée. Ce n’était pas un gars de la sécurité, ni un professeur déjanté mais bel et bien quelqu’un qu’elle avait déjà vu. Que ne fut donc pas sa surprise de recroiser une vieille connaissance !
– Mademoiselle Jessica, quelle chance de vous revoir ici.
– Oh ! Jason, souffla-t-elle lentement tout en gardant la main sur sa poitrine. Vous m’avez fait peur ! Ça faisait bien longtemps… J’ai failli avoir une crise cardiaque à cause de vous, dit-elle, en essayant tant bien que de mal de respirer.
– Oh vraiment ? Je vous ai surprise ? Mais pendant toutes ces années, vous devez maintenant bien me connaître, fit-il, en s’avançant près de la jeune femme, l’air charmeur.
– C’est vrai, dit-elle, mais vous n’avez pas changé d’un pouce.
Tous deux se mirent soudainement à rire en se serrant dans les bras.
Jason Williams est un homme de quarante-cinq ans. Il est plutôt grand et mince. Ses cheveux mi-longs sont teintés en rouge. Il les attache souvent en une queue de cheval. Son visage est hâlé, légèrement ridé, ses yeux sont clairs, son regard plutôt fatigué. Il possède d’énormes mains, qui savent néanmoins être minutieuses et délicates. Il connaît la jeune femme depuis sa plus tendre enfance et lui a toujours accordé sa confiance, c’est d’ailleurs lui qui lui a donné certains conseils et techniques pour pouvoir réussir à avoir son diplôme à la Team Rocket Academy.
C’est alors que celui-ci desserra son étreinte et la regarda en souriant.
– Mais qu’est-ce que vous faites ici, si tard ?
Par cette question, celle-ci commença à bégayer, ne trouvant plus vraiment ses mots. Alors, elle lui raconta un bobard, inventé de toute pièce.
– Je…. Euhhh… En fait, le professeur Semba nous a convoqués pour une mission des plus importantes et… Oui c’est ça ! Et il faut que nous venions dans son labo dans la soirée… Afin… de… d’effectuer quelques modifications à ce qu’on avait prévu de faire ! finit-elle par articuler.
C’est comme s’il était un de ses supérieurs, à un grade près des commandants. Imaginez un instant la déception sur son visage s’il apprenait que la femme qu’il avait formée durant deux ans avait complètement trahi sa confiance et abusait de son empathie. Même si Jessie comptait énormément pour lui et qu’elle lui avait fait part de son stratagème, il la dénoncerait auprès du boss, malgré lui. C’était son job. C’est pour cela qu’elle restait muette comme un magicarpe, et qu’elle était gênée à chaque question qu’il lui posait. En soit, il la connaissait plutôt bien, elle pensait qu’il allait se douter de quelque chose mais finalement non.
Ce dernier haussa les sourcils puis lui tapota doucement l’épaule comme pour l’encourager.
– Eh bien, ça m’a l’air fortement intéressant.
– Vous êtes obligé de parler si fort ?! Quelqu’un pourrait nous entendre… murmura-t-elle.
Ce dernier ne comprenait pas pourquoi celle-ci voulait à tout prix l’éviter. Il pencha la tête sur le côté et observa les alentours, visiblement déserts.
– Pourquoi vouloir se cacher alors que nous nous trouvons dans notre lieu de travail ?
– Je monte la garde, lui fit-elle, toute téméraire.
– Vous êtes toujours aussi ravissante à ce que je vois.
Le revoilà, ce drôle de ton charmeur qu’il utilisait au début de leurs échanges. Ce qui perturba la jeune femme qui se retourna, l’air interrogateur.
– Hé, mais dis donc, est-ce de la drague où je me trompe ? Je vous avais connu bien plus sérieux et responsable.
Il lui sourit, s’avança davantage vers elle, et lui lança un regard insistant.
– Ah ? Je n’ai plus le droit de complimenter une jolie demoiselle maintenant ?
Elle haussa les épaules.
– Ça va de soi, d’ailleurs, vous n’étiez pas supposé rejoindre Amos et toute sa clique ?
En effet, il fait partie des meilleurs agents d’élite de l’organisation, et en outre, de l’histoire de l’agence. Il adore son métier, mais déteste être subalterne puisqu’il doit alors des comptes à ses supérieurs. Tout ce que Jessie sait sur lui, c’est qu’il n’a jamais été marié, n’a pas d’enfant et a consacré sa vie à son travail. Il a peu d’amis et refuse toute activité sociale en dehors des bureaux. Jason est quelqu’un de très mystérieux, il ne confie jamais rien à personne, gardant sa vie privée à l’écart.
En voyant apparaître son regard implorant, il lui déclara :
– J’ai décliné leur offre, il est clair que je ne suis pas fait pour me joindre à eux.
– Mais non pourquoi dites-vous ça ? fit-elle. C’est une offre très rare qu’on ne donne à presque personne ! Roh, je n’y crois pas ! J’aurais accepté, moi enfin, vous êtes vraiment bon, tout le monde vous le dit !
En voyant sa naïveté, il se mit soudainement à rire puis la regarda toujours avec son air fatigué.
– Croyez-moi, Jessie, si vous m’aviez rencontré bien avant, vous ne diriez pas cela aujourd’hui.
Cette dernière l’observa, bouche bée, bras croisés, l’air perdu. Elle était complètement perdue. Celle-ci ne savait pas trop ce qu’il avait voulu dire par « rencontrer bien avant ».  Elle essaya de comprendre mais en vain. Au moment de revenir à elle, ce dernier lui fit comprendre qu’il devait repartir. Il lui fit alors un signe et s’en alla, la laissant sûrement dans ses pires doutes. Alors qu’elle était encore absorbée dans ses pensées, elle entendit des bruits de pas venant de derrière, ce qui la terrorisa. Elle se retourna, sur la défensive mais fut rassurée quand elle aperçut au bout du cou-loir James, qui courait droit vers elle. Lui aussi fut ravi de la revoir. Il se trouvait seulement à quelques centimètres d’elle, et exprima un peu trop fort sa joie :
– JESSIE ! On a trouvé le labo !
Sa meilleure amie accourut à son tour vers lui, tout irritée.
– Chuuutttt ! Moins fort, abruti ! Tu veux nous faire repérer ou quoi ?!
– Désolé, mais je suis si heureux ! chuchota-t-il, l’air simplet.
– Oui bah garde ta bonne humeur pour toi, merci.
Après cinq minutes, ils rejoignirent Miaouss qui se trouvait tout juste devant une porte entrouverte, semblable à toutes les autres du hall.
La porte ouvrait sur un tunnel menant certainement dans une destination des plus effrayante. Le trio hésitait vraiment à rentrer, pourtant, ils avaient enfreint toutes les règles sans exception, pourquoi s’arrêter ici même après tout le chemin parcouru ? Cela serait incorrect de leur part. Mais ils devaient le faire pour leur honneur, pour l’honneur du boss, pour le satisfaire et montrer à la Team Rocket qu’ils étaient aussi capables de faire des choses interdites.  
– C’est dans ce trou immonde ? souffla Jessie à ses deux amis.
– Bah en fait on n’a pas vraiment le choix…
Le jeune homme éclaira avec une lampe torche dont les rayons lumineux se reflétaient douce-ment sur les parois du tunnel ainsi que sur les marches d’un nouvel escalier en colimaçon. La des-cente en revanche fut plus rude que prévu. L’escalier, creusé à même la roche, s’enfonçait rapidement dans le sol. Il n’y avait pas de rampe et les marches étaient humides, et l’on pouvait en-tendre des rats qui grouillaient en contrebas. Jessie se plaça devant ses équipiers afin de leur ser-vir de guide, et alors qu’ils en étaient à peine à la moitié du chemin, James fut pris d’une panique irrationnelle. Son cœur céda à l’angoisse, à l’idée qu’une quelconque chose survienne dans le noir.
Ils s’enfoncèrent de plus belle dans l’ombre. Les grincements que faisaient leurs chaussures étaient si fort que c’était un miracle que personne ne soit venu à leur rencontre. La galerie s’enfonçait encore sous la terre, quand soudain, leur route s’acheva devant une porte. Celle-ci avait l’air un peu rouillée, plus épaisse et plus lourde qu’une porte ordinaire ; sans doute parce qu’il s’agissait d’un des plus vieux endroits de l’agence.
Malgré tout, James parvint à l’ouvrir grâce à une petite épingle qu’il avait trouvée quelques heures plus tôt dans la ville. À peine étaient-ils rentrés qu’une odeur de pourriture se répandit dans les environs.  La pièce obscure était remplie de poussière, de toiles d’araignées, et d’objets éparpillés un peu partout. Elle sentait horriblement l’humidité, sûrement due à l’absence de con-duit d’aération.
– C’est si vieux ici ! fit Jessie avec un frisson. Ça donne presque la chair de poule et qu’est-ce qu’on se caille….
James contemplait la pièce avec émerveillement, si bien qu’il se mit à avancer sans regarder où il allait, et manqua de se retrouver en tête à tête avec le sol.
– Ohh, rendez-vous compte ! Jessie, Miaouss, nous marchons dans des vieux laboratoires datant presque d’un siècle !
– Non, seulement quelques années, James, lui dit-elle avant d’observer à son tour le parquet. On dirait que ça a été abandonné…
– Il a dû se passer quelque chose ici, c’est certain… dit Miaouss, avec méfiance.
Ils commencèrent de ce pas les fouilles. Cherchant dans chaque placard, chaque tiroir, ils n’y trou-vaient rien. Jessie alla donc vers un grand bureau se trouvant au fond du labo. Là, les affaires et les notes d’un certain docteur Marc Down s’y trouvaient. La jeune femme prit le temps de lire mais fut vite déçue par toutes les formules chimiques inscrites dedans. Celle-ci commença à perdre patience et s’assit brusquement sur la table. C’est alors qu’elle sentit comme quelque chose de désagréable dans son postérieur. Elle se leva soudainement et fit une drôle de découverte. Jessie trouva une boîte marronne, plutôt une vieille horloge, rongée par la poussière mais qui semblait encore utilisable. Les chiffres inscrits dessus étaient en écriture romaine. Elle pesait affreusement lourd malgré sa petite taille. Sur le côté, elle aperçut un petit mot, plié en deux, accroché à cette antiquité. Toute curieuse, Jessie brûlait d’impatience de savoir ce qu’il y était écrit. Elle l’ouvrit donc et y découvrit une drôle de phrase, inscrite à la main.
« Veuillez ne pas y toucher, cet objet peut vous être fatal. »
– Euh… Qu’est-ce que…
En apercevant ce que Jessie tenait dans ses mains, Miaouss sortit vite de la poubelle et accourut vers elle, en criant.
– Oawww ! C’est LUI ! le truc qui va nous sauver !
– Sérieusement ?! Je l’imaginais plus… moderne ? fit-elle en haussant un sourcil.
Le jeune chat lui arracha l’objet des mains. James les rejoignit, encore perdu. Miaouss tentait tant bien que de mal de savoir comment l’objet fonctionnait, jusqu’à qu’il finisse par y arriver. Il regarda sérieusement ses deux amis.
– Je vais mettre la date alors, nous sommes le dix-huit mai… Boh ? En quelle année sommes-nous ?
– 1997 ! fit le jeune homme.
– Ok, c’est bon ! À quelle heure nous avons poursuivi les morveux ? demanda-t-il.
– C’est simple, c’était à douze heures dix ! fit Jessie, sûre d’elle.
– Hummm… Je pense plutôt que c’était vers quatre heures de l’après-midi.
Jessie se tourna vers son ami.
– Mais qu’est-ce que tu racontes, James ?!
– Attends, je t’assure qu’il était quatre heures de l’après-midi… lui dit-il, à voix basse.
La jeune femme se leva et lui fit face, en hurlant.
– Le soleil était levé haut dans le ciel ! Comment ça pouvait être quatre heures de l’après-midi ?
-Mais Jess, c’était sur ma montre… Il lui montra son poignet encore craintif.
Elle fronça les sourcils.
– Oui bah ta montre elle est peut-être déréglée, faut te remettre les aiguilles du cerveau à l’heure ou quoi ?
– Euhhh Jessie, James…
– Franchement, tu ne sais plus ce que tu dis… fit James, en poussant un souffle.
– C’est toi qui ne sais plus quoi dire pour te sauver la mise !
– JESSIE, JAMES !!!
– QUOI MIAOUSS !?
– Je pense que j’ai fait une boulette…
Le chaton leur tendit l’objet dont les aiguilles faisaient affreusement du bruit, accompagné d’une petite sonnerie aiguë qui vrillait les oreilles. Elles étaient folles, elles n’arrêtaient pas de tourner rapidement en sens inverse. Au même moment, la salle commençait à tanguer comme un bateau, des verres se brisèrent en mille morceaux, et on aurait dit que le plafond allait s’effondrer.
– AHHHH ! Mais qu’est-ce qu’il se passe ?
– Tout va s’effondrer ! Vite, allons-nous-en !
Ils se précipitèrent vers la porte qui semblait leur jouer des tours. La jeune femme essaya de la pousser de toutes ses forces mais ne réussit finalement pas. Elle était bloquée.
– On ne peut pas, la porte ne veut pas s’ouvrir… RAHH !!
– ON NE VA JAMAIS S’EN SORTIIRRRR !! hurla Miaouss en s’agitant de tous les côtés.
Quelques minutes plus tard, ils étaient allongés par terre, les yeux fermés, tous, sans exception. Heureusement, ils n’avaient pas de blessure, mais le choc ne les avait pas assommés pour autant. James se réveilla, encore tourmenté par la catastrophe.
– Euhh ? Aïe… J’ai mal… Euh… Jessie, Miaouss ? Vous allez bien ?!
– Oh oui, je pense, articula le chaton, avant de se remettre debout.
La jeune femme se leva, quant à elle, difficilement. Elle regardait ses deux amis, encore sous le choc. Puis regarda aux alentours, et remarqua quelque chose d’étrange.
– Attendez, pas de fissure, ni de blessure et la pièce est intacte… ON EST VIVANTS !
– On a survécu au terrible tremblement de terre HAHA ! Même la pièce est encore plus propre qu’il y a quelques minutes… fit remarquer Miaouss, tout enjoué.
– Vous pensez que ça a marché ? fit James.
– On est toujours là, Miaouss nous a fait une fausse joie… grogna furieusement Jessie.
– J’vous jure que l’truc marchait, à l’époque !
– Oui, oui c’est ça…
– BOAHH ! Attendez-moi !
Ils finirent par sortir de cet endroit, se jurant à jamais de ne plus y remettre les pieds.
Tout de même, comment avaient-ils pu provoquer cet accident ? Les questions tournaient en boucle dans leurs têtes sans jamais avoir leur élément de réponse. Et si par hasard, tous les trois s’étaient en même temps assoupis ? C’est tout à fait plausible. Mais comment expliquer ce tremblement de terre ? Ils n’avaient quand même pas pu faire le même rêve en même temps !
Mais ce qui était le plus étrange restait à venir…
À peine avaient-ils franchi les portes du hall que l’activité du monde avait repris son cours.
En effet, ils virent des agents courir, les mains blindées de papiers et de dossiers, on entendait les sonneries des téléphones et les personnes y répondant.
Les employés travaillaient, et ils étaient des milliards dans un si petit couloir.
Le trio se regardait, stupéfait. Ils ne s’étaient absentés que pendant un bout de temps, et la Team Rocket avait rouvert ses portes. Ces derniers se dirigèrent près de la cafétéria.
James s’arrêta un instant, et remarqua quelque chose qui le perturba.
– Jessie, Miaouss, il me semble que ces vases et ces murs n’étaient pas là à notre arrivée…
Mais son amie ne l’écouta pas et lui fit un geste de sa main.
– Mais non, tu te fais sûrement des idées…
Ce qui avait rendu la jeune femme énervée.
– Ils ont changé la déco ou comment ça se passe ?
– Il se passe quelque chose de vraiment étrange ici…
– Même les agents ne sont plus les mêmes…
– Et ces coupes de cheveux sont d’une laideur incroyable… ajouta-t-elle.
– Ils ont prévu de faire une soirée déguisée sans nous ou quoi ? s’exclama le chaton.
– C’est incroyable ! Je ne reconnais rien ! cria Jessie, visiblement énervée.
Un jeune garçon courut de toute vitesse et bouscula cette dernière qui le regarda, agacée.
– Excusez-moi… fit-il de sa voix d’enfant avant de repartir dans sa course.
– Hé ! tu ne peux pas faire un peu attention ? Rahhh je te jute ces morveux…
Mais au moment où le garçon se retourna, le chaton fit une drôle de tête, et ce fut le choc. Le même regard qui tue, les mêmes cheveux, la même allure, les mêmes chaussures, aucun doute, c’était bien lui.
– BOAHH oh mon Dieu, si c’est ce que je vois… remarqua Miaouss, les yeux ronds comme des bal-lons, encore secoué.
– Mais qu’il y a-t-il, Miaouss ? fit Jessie, un sourcil haussé.
– Je… Je crois bien que nous sommes tombés sur le boss lors de ses quinze années ! bafouilla-t-il.
Jessie et James se retournèrent curieusement dans la direction du garçon qui semblait perdu face au vide. Il n’osait pas bouger, ni encore moins parler. Il était immobile et se tenait contre le mur, bras croisés comme s’il attendait du monde. Néanmoins, la jeune femme eut aussi le doute.
– Si c’est encore une de tes blagues, je te jure que je te fais manger ta langue !
Mais au même moment, une fillette rousse, du même âge que lui, l’appela de loin.
– Giovanni ! On a une mission !
– Ah euh… J’arrive. Attendez-moi, Amos ! Ariane !
– Oh non ! On dirait bien que…
– Nous sommes retournés dans un passé fort fort lointain… ajouta James, bouche bée.
En entendant ces prénoms, les jeunes gens n’avaient plus aucun doute, c’était bel et bien leur pa-tron et les commandants de l’organisation, lors de leur toute première formation.
C’était bel et bien vrai malheureusement, ils étaient revenus dans les années quatre-vingt.
– Ce truc est simplement vieux, passez-le-moi ! fit le jeune chat en le volant dans les mains de son ami aux cheveux bleus.
– Non Miaouss, tu vas encore faire des dégâts ! le reprit Jessie, en le grondant.
– Lâchez-le !
– NON !
Ils se disputèrent une nouvelle fois en secouant l’horloge de gauche à droite. Mais malheureuse-ment, ce qui devait arriver arriva. À force de le tirer un peu dans tous les sens, l’objet en question finit par se briser en mille morceaux sous leurs yeux.
– Miaouss, mais qu’est-ce que tu as fait ? s’exclama James, paniqué.
– BRAVO ! Tu l’as de nouveau cassé ! Comment on va faire pour revenir chez nous ?!
– Jessie calme-toi…
– Mais, qu’allons-nous faire maintenant… ?

Chapitre 3
Faire face à sa plus grande peur.


Le trio était complètement perdu face à la réalité des choses. Il ne savait même pas comment il s’était retrouvé ici, et de toute manière il n’avait plus d’autre choix et ne pouvait plus retourner en arrière. L’horloge était cassée, et ils ne connaissaient presque personne pour pouvoir les sortir de là. Allaient-ils rester toute leur vie ici ? La question ne se posait pas. Ils étaient surtout horrifiés qu’on les reconnaisse par le plus humble des hasards. Seulement, est-ce que quelqu’un les reconnaîtrait pour leur prêter secours ?
Ils avaient déjà lu certains livres et articles parlant de ce sujet-là, mais ne l’avaient jamais pris au sérieux. À croire qu’ils étaient les premiers hommes à voyager à travers le temps. Cela dit, peut-être que les scientifiques pourraient leur expliquer le pourquoi du comment, mais ils seraient sûrement pris pour des fous et directement envoyés dans un hôpital psychiatrique. Le directeur ? Ce n’était plus Giovanni qui commandait mais bien un autre, donc ils pouvaient abandonner cette idée. Quant aux employeurs, connaissaient-ils vraiment l’existence de l’objet ? En parler pourrait leur apporter de graves ennuis.
Non, il serait préférable qu’ils trouvent la solution par leurs propres moyens. C’est eux qui avaient provoqué cette situation, et c’est eux qui devaient réparer les dégâts.
Après maintes réflexions, ils s’approchèrent de la cour, ou ils contemplèrent le jardin encore fleuri. C’était comme un magnifique parc, il y avait une fontaine au milieu des arbres, des buissons, et des roses dans chaque recoin. Au départ, ce lieu servait de détente aux sbires, mais dans le présent, ils avaient rasé cet endroit pour construire encore des bureaux. Le trio n’avait jamais connu cet endroit, à part Jessie qui venait souvent y jouer lorsque sa mère ne pouvait pas la faire garder. La jeune femme balaya du regard les enfants qui commençaient à la dévisager. Bizarrement, ils étaient moins âgés que ceux de leur époque. Il fallait dire que la majorité pour devenir membre de l’organisation n’était plus de quinze ans. Mais en revanche, ces gosses-là faisaient plus petits que leur âge. Des mômes de huit, neuf ans et déjà voleurs ! Qui l’aurait cru ? À ce stade, ils pouvaient tout à fait devenir des professionnels comme Domino. Seulement, la grande question était, comment étaient-ils arrivés jusqu’ici ? Ils étaient si jeunes, si jeunes pour pouvoir faire des trucs pas net et mauvais qui pourraient avoir une certaine influence sur eux, une fois devenus adultes. Jessie et James ne comprenaient pas l’utilité d’embaucher des enfants, si ce n’était que pour les former lors des futures missions dangereuses. Si cela se trouvait, c’était un complot des commandants pour pouvoir poursuivre leur plan diabolique comme ils avaient tant l’habitude d’effectuer.
L’un d’eux s’approcha méthodiquement, tout près des trois amis avec ses grands yeux humides. Ils le prirent alors en pitié et l’observèrent jusqu’à ce qu’il ouvre la bouche.
– Bouahaha ! Alors vos costumes vous les avez trouvés dans une benne à ordure ?
Mais la réalité des choses était bien différente. Ils s’étaient trompés, l’enfant les avait dupés. Ce dernier se moquait d’eux, devant cinq personnes qui les regardaient, crispés. En voyant une telle humiliation, Jessie fronça les sourcils et s’emporta.
– Non mais à qui tu t’adresses sale mioche !
– À vous, bande de clowns ! fit-il, en rigolant. On dirait des pyjamas, sérieux !
– Non mais pour qui il se prend l’morveux ?! hurla James en défendant sa meilleure amie.
Le jeune garçon rigolait en les pointant du doigt, et il continua, s’en prenant particulièrement à James qui se trouvait être son souffre-douleur.
– T’es moche papy ! dit-il, en le bousculant.
Le jeune homme le regarda, surpris et choqué par cette action si malpolie.
– Quoi ? Moi ? Un grand-père ? Je suis si vieux que ça ? s’exclama-t-il, les yeux ronds.
Il était clair qu’il se foutait d’eux, et il en rit aux éclats. Cet enfant était déjà malsain, et il n’avait que six ans. En voyant la colère des deux agents, ce dernier prit la fuite en courant sans se retourner, ce qui énerva encore plus la jeune femme qui avait envie de le tuer.
– Je vais lui faire sa fête… Il va voir que…
– Jessie regarde !
Le jeune homme pointa une affiche toute violette, avec écrit en gros « Star du jour », où des sbires souriants de leur plein gré, présentaient le sujet.
– Tiens, c’est une audition…
Jessie demanda en s’approchant.
– Ils cherchent des personnes pour représenter l’agence ?
– Allons nous présenter ! fit Miaouss, avec un air rêveur.
– Oui, mais s’ils nous reconnaissent ? dit James, tout inquiet.
La jeune femme s’avança près de lui et le rassura.
– James, si nous sommes dans le passé, ils ne nous ont jamais vus, réfléchis !
– Oh ouiii en plus c’est une bonne idée !
La Team rocket dans les années 80 était minuscule, c’était comme un village d’une centaine d’habitants. C’était une maison où régnait la souffrance, la poisse, mais c’était aussi une maison propice au renouveau.
L’immense salle de bal occupait presque la totalité du premier étage. Celle-ci était parfaitement courtoise, les rideaux étaient assortis aux lustres suspendus au plafond. La pièce semblait humide et sombre. C’est à peine si les rayons du soleil venaient y pénétrer. Les éclairages servaient donc de lumière pour éclairer la pièce. Des agents passaient par là, car bien sûr, des spectateurs devaient être témoins d’une quelconque humiliation si l’occasion devait se présenter. L’audition était vraiment serrée et les arbitres n’arrivaient pas à se décider. À croire que la prestation de chaque personne était atrocement minable.
Ils refaisaient les sélections, chaque année, mais chaque année, ils devaient changer. Les juges étaient eux-mêmes exigeants et voulaient sélectionner les meilleurs, seulement il n’y en avait aucun.
– Suivant ! annonça l’un des membres.
– Pourquoi les lumières se sont brusquement éteintes ? fit l’un, qui regarda dans toutes les directions, apeuré.
Ils étaient déguisés en rockeurs qui essayaient de se frayer un chemin parmi les gens dans l’obscurité. Après quelques attentes, les lumières se rallumèrent. C’est alors qu’ils découvrirent le groupe au complet : James tenait une guitare électrique bleue à la main et Jessie une rose. Quant à Miaouss, lui, il était dans le coin de la scène et s’occupait des éclairages et de la musique pour les accompagner. Arrivés à la scène, ils rirent diaboliquement, et c’est seulement armé d’un micro, que la jeune femme commença.
– Eh bien sachez mesdames et messieurs que nous sommes de retour !
James la suivit, et en prit un autre.
– Et comme d’habitude, pour vous jouer un mauvais tour !
– Afin de protéger le monde de la dévastation.
– Afin de rallier tous les peuples à notre nation.
– Afin d’écraser l’amour et la vérité !
– Afin d’étendre notre pouvoir jusqu’à la Voie lactée…
Alors que l’attention se portait sur eux, les deux agents enlevèrent leurs déguisements pour enfin se dévoiler.
– Jessie !  
– James !
– La Team Rocket plus rapide que la lumière !
– Alors rendez-vous tous, ou ce sera la guerre !
– Miaouss, oui la guéguerre !
Ils avaient en même temps fait tomber des confettis un peu partout. Tout le monde les dévisageait et se moquait d’eux. Ils venaient clairement de se ridiculiser devant plus de trois cents personnes qui ne les connaissaient pas, c’était énorme. Le malaise palpitait au niveau des arbitres qui semblaient ne pas avoir apprécié leur bêtise. Car en plus d’avoir bousillé l’électricité, ils avaient aussi détruit toute la pièce, surtout la scène avec des fissures irréparables. L’un deux se tourna vers la présidente et demanda, doucement.
– Qui sont ces trois-là ?!
– Encore une bande de losers ! hurla son collègue.
Après cette critique, la jeune femme fit un bond devant eux, les bras serrés.
– Hé ! On ne vous permet pas de nous traiter ainsi !
– Oui, surtout que nous sommes nouveaux mais aussi anciens !
Le public rit, pensant bêtement qu’ils étaient faits pour être des comiques et qu’ils étaient payés pour pouvoir faire ce genre de dialogue, à en croire qu’ils avaient du talent.
– Qu’est-ce que vous avez à rire comme çô ?! Vous n’avez jamais vu un Miaouss se tenir sur ses deux pôttes ou quoi ?
– Hé mais il parle ! dit l’un d’eux, choqué, en enlevant ses lunettes.
La femme aux lunettes finit par leur demander.
– Bon, donnez-nous vos noms !
– Jessie, James et Miaouss !
Cette dernière les chercha dans la page d’inscription mais ne les trouva pas, elle leur lança un regard navré.
– C’est normal qu’on ne vous ait pas sur la liste ?
– J’avais raison, des losers ! répliqua l’un d’entre eux.
C’en était trop pour Jessie, qui commença à élever haut la voix, suivi de James.
– Sachez avant tout que nous sommes des agents réputés de l’organisation !
– Oui et nous sommes vraiment célèbres !
– Ouais, surtout auprès du BOSS ! finit Miaouss, tout fier.
Ils avaient mal considéré le projet, et ça allait leur coûter horriblement cher.
L’un des arbitres, Patrick, était le plus cruel de tous, et il allait même jusqu’à mettre les agents plus bas que terre devant tout le monde.
– Votre prestation était… comment dire, particulière.
– Bien sûr puisque c’est la devise de la Team Rocket, acquiesça Jessie.
– Je ne vois pas de quoi vous parlez... fit l’un des agents en tournant vigoureusement les pages du répertoire qu’elle tenait entre ses mains.
– En tout cas vous êtes recalés, avoua son collègue.
– Quoi ? Mais pourquoi ? firent-ils.
– Je n’ai jamais entendu quelque chose de si… nul.
– Hé ! mais c’est vous qui êtes nul !
– Vous ne comprenez rien à la musique de nos jours !
– Ouais parfaitement, c’est du classique !
Il y avait de l’agitation dans la pièce, notamment au niveau du jury. La salle de bal était toujours pleine à craquer et se remplissait au fur et à mesure du temps.
On entendait des applaudissements au fond de la salle, ce qui avait pour but d’attirer l’attention de tout le monde.
– Bravo, j’ai plutôt trouvé cela remarquable, vraiment ! J’ai bien aimé.
Tous les regards se tournèrent immédiatement vers la porte de sortie qui se trouvait juste derrière le public. C’est alors qu’une jeune femme âgée d’une vingtaine d’années fit irruption dans la pièce, se tenant debout et fière, face à la scène, toute souriante. Elle s’avança près du jury avec un regard déterminé. À en croire ses habits, le trio supposa qu’elle était l’une des agentes d’élite de l’organisation, bien différente des autres.  
– Pas... pas possible… fit Jessie, bouche bée.
À l’instant où cette femme avait franchi le pas de cette pièce, celle-ci l’avait reconnue au premier abord. Les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte, celle-ci était incapable de dire quoi que ce soit ou de prononcer la moindre phrase. Dans sa tête, tout se bousculait. Son cœur battait la chamade, son teint blanc devint rougeâtre, et pourtant, elle essayait tant bien que mal de respirer. C’était à peine si cette dernière arrivait à dire quoi que ce soit tellement ce sentiment était intense. Un milliard de questions lui sont venues immédiatement à l’esprit, tant qu’elle en oublia vite sa présence sur scène. L’agitation se propageait autour d’elle sans qu’elle ne s’en aperçoive. Au fur et à mesure qu’elle la voyait s’approcher, sa respiration s’accélérait. La jeune rouquine ravala amèrement sa salive, perdant complètement ses moyens. C’est alors qu’elle recula doucement pour se cacher derrière son équipier qui ne pouvait se douter de quoi que ce soit. Pourtant, avec Miaouss, ils remarquèrent qu’elle avait une manière de parler qui leur parut bien familière. Ils avaient déjà vu ce comportement, mais où ? Le petit chat essaya de chercher au creux de sa petite tête, espérant trouver une solution à tout cela alors que James voyait le mal être de son amie, c’était comme si elle avait vu un fantôme !
Ce dernier l’avait déjà prise pour leur coéquipière au premier regard, mais elles étaient aussi différentes sur certaines choses. Pour Jessie, tout était clair. Elle savait l’identité de cette femme mieux que quiconque, elle seule savait ses moindres petits secrets. Miyamoto était l’une des meilleures agentes d’élite de l’organisation. Elle faisait partie des agents d’élite les mieux réputés. Néanmoins, certains diront qu’ils la trouvaient parfois trop arrogante sur les bords, et les autres diront qu’elle garde toujours un professionnalisme incroyable. Cette dernière est également la mère de Jessie.
– Miyamoto-sensei, vous ne comprenez pas ! Ils sont complètement à l’ouest !
Elle s’arrêta un instant et resta un moment silencieuse avant de reprendre.
– C’est sérieux, ils ont du talent, du charisme, notre nouvelle devise peut-être, qu’en dites-vous ?
L’un riposta violemment.
– Mais ce sont des losers !
La femme se tourna vers lui, consciencieuse.
– Sachez qu’il y a une différence entre juger une personne au premier regard et la connaître. Nous pouvons toutefois être soucieux la première fois, mais une fois que nous la connaissons assez bien… (Elle prit un temps avant de reprendre.) Nous apprenons à l’apprécier telle qu’elle est. Et ce, malgré ses défauts et ses qualités.
Elle jeta tour à tour un regard vers le trio qui la regarda stupéfait avant de revenir aux arbitres, toute souriante.
– Allons, dit-elle avec plein d’entrain. Il peut s’avérer que ces trois personnes peuvent inspirer l’organisation, et c’est vraiment incroyable. Rendez-vous compte ? Peu de personnes s’y intéressent aujourd’hui.
Le public se tourna à présent vers le jury qui s’était rapproché pour pouvoir prendre une décision. Après quelques minutes, l’un d’eux s’affirma.
– Bon… Nous allons réfléchir toussa-t-il. Merci de votre participation.
C’était la fin de l’élection, tout le monde s’en alla à ses obligations. Alors que l’agente d’élite s’apprêtait elle aussi à partir, les trois amis partirent à sa rencontre.
– Merci de nous avoir défendus tout à l’heure, dit James, tout souriant.
– Pas de quoi mon mignon. (Elle les regarda un par un.) Vous devez sûrement être nouveaux ? Je ne vous ai jamais croisé dans l’organisation… 
– À vrai dire… commença James.
Mais juste au moment de finir sa phrase, il sentit comme une pression dans sa manche, comme si on la lui tirait, et c’était bien le cas. Il se retourna et vit Jessie, le visage pâle. Elle dit d’une petite voix, faible :
– Je… Je ne me sens pas très bien, je crois.
À la seconde où la jeune femme lui dit cette phrase, James s’affola et imagina le pire qui pouvait lui arriver. Elle était sur le point de s’effondrer sur le sol mais ce dernier la rattrapa de justesse par les bras.
– Eh ! tu ne vas pas nous faire un malaise…
Jessie regarda son meilleur ami puis sa mère avant de fuir.
– Je… Je dois sortir ! Excusez-moi !
Elle se posa dans le jardin, près de la fontaine qui coulait.
C’était surprenant de la voir dans cet état. Si vulnérable, si pétrie de doutes. James et Miaouss ne pouvaient se douter qu’un élément déclencheur l’avait perturbée bien avant. Ils se retrouvèrent plus tard, dans leur jardin favori où Jessie s’était assise sur un banc, et James lui posa un mouchoir d’eau fraiche provenant de la fontaine sur son front.
– Tu vas mieux ? lui demanda-t-il, encore inquiet.
– Oui, enfin je crois… souffla-t-elle, tout bas.
– Il faut qu’on aille voir un docteur, tu ne te sens pas bien…
– Non, ne t’en fais pas, dit-elle en se levant. Il y a un distributeur pas loin, je vais aller me chercher un soda. Tu en veux ? J’y vais de ce pas, à tout’ !
Elle s’éloigna du jeune homme, qui désespérait à son tour aux côtés du chaton.
– Rooh je n’y crois pas, elle m’aura tout fait…
La jeune femme se leva d’un bond et accourut vers sa destination. Cependant, Miaouss interpella James de l’étrange découverte qui hantait son esprit. Les yeux ronds, contemplant le vide, il demanda :
– Dit Jajames, tu ne crois pas que cette femme qu’on a vue applaudir dans la salle ne ressemble pas un tout petit peu à Jessie ?
Ce dernier se retourna violemment vers son ami, haussant un sourcil, surpris par ce qu’il venait de dire.
– Haha ! Mais non, c’est impossible Miaouss, et puis notre Jessie a beaucoup plus de charme qu’elle, voyons, lui dit-il avant de reprendre son souffle. Et puis franchement, elles n’ont rien en commun, du moins c’est ce que je pense ! Quoique….
James regarda de nouveau en direction de Miyamoto, qui riait aux éclats aux côtés de deux agents. Ce rire était assez familier. Et si c’était vrai ? pensait-il, et si Jessie était en réalité cette femme ? En tout cas, il y avait quelque chose qui devait bien les unir. Il était tellement préoccupé par ses questions qu’il oublia le chaton qui le taquina, une fois de plus.
– Ah ? Tu deviens romantique mon ami ?
– Pas... Pas du tout ! lui dit-il, nerveusement. C’est… C’est juste que… je constate le caractère de deux personnes différentes, tu me crois ?
– M’ouais m’ouais.
Alors que la conversation des deux amis était à son comble, au même moment, Jessie revint comme une fusée, trois canettes de coca dans ses mains, amusée par leurs drôles de têtes.
– Qu’est-ce que vous dites encore ?
Malheureusement, les deux amis n’avaient pas vu sa présence, et continuèrent comme si elle n’était pas là, ce qui avait don de l’énerver.
– Peut-être que c’était juste un sosie comme on en voit plein sur la terre.
– Ou alors c’est la réincarnation de Jessie du passé ! avoua une fois de plus Miaouss.
– Les garçons, écoutez-moi… fit-elle, un peu gênée.
– Mais non ! Ou bien c’est juste une simple coïncidence, qu’en dis-tu ?
Miaouss secoua la tête et agressa violemment James.
– Eh bien mô j’dis que tu n’es même pô fichu de dire qui est la vraie Jessie !
– Quoi ?! Mais ce que tu dis est complètement insensé ! Fit-il, affolé.
– C’est toi qui es insensé !
Sous le coup de la pression, la jeune femme fit soudainement tout tomber par terre, ce qui alerta l’attention de ses deux équipiers.
– ROHHHH mais c’est ma mère ! Que vous êtes IDIOTS ! gronda-t-elle, encore plus furieuse.
Apprenant la révélation, les deux amis se turent et se contentèrent de baisser la tête. Ce fut un mot de trop pour Jessie, elle allait exploser, c’était certain. James revint à la raison. Il la regarda un instant, le visage surpris avant de comprendre la situation.
– Tu… Tu veux dire que c’est elle… qui ?
– Oh boh mô j’suis complètement paumé, avoua Miaouss.
La jeune femme hocha de la tête d’un air néfaste avant de s’asseoir près de l’immense fontaine qui se trouvait juste derrière elle. Malgré ce qu’elle ressentait, celle-ci ravalait toujours sa fierté. Pourtant, James savait son mal-être. Il se sentait horriblement coupable de lui infliger cette peine alors que son devoir était de la consoler. Il ne pouvait imaginer son équipière dans une telle mélancolique. Il alla finalement la rejoindre quelques secondes après. Il posa délicatement sa main sur son épaule et lui dit de ses tendres mots.
– Excuse-nous Jessie, nous ne pouvions pas savoir… fit-il, d’une voix calme et attentionnée.
En ne voyant aucune réponse apparaître, il insista.
– Allons, Jessie, ne sois pas triste…
– Je ne suis JAMAIS triste, James ! J’ai… juste attrapé un horrible mal de tête.
Elle le regardait toujours avec ce même regard, perdu et vide. Et pourtant, malgré les années qui ont suivi, il savait qu’elle mentait, surtout quand ils abordaient le même sujet. C’est alors que sans plus attendre, d’un air timide mais avec plein d’entrain il la prit avec douceur dans ses bras et l’enlaça de toutes ses forces afin de la réconforter.
– Jessie, je sais à quel point tu vas mal depuis que tu as six ans, tu m’as toujours fait part de tes soucis et de tes craintes. Jessie, je te connais sur le bout des doigts, je… Je suis ton meilleur ami…  
James prit son autre main dans la sienne et lui dit d’une voix douce telle une scène d’amour comme on voyait dans une comédie romantique.
– Tu sais que je ferais n’importe quoi pour te voir sourire et rire, alors je sais ce que tu éprouves. Je ne veux absolument pas t’offenser une nouvelle fois.
Il effleura la joue de sa partenaire, et devint de plus en plus rouge.
– Je… Je veux te voir heureuse et épanouie, murmura-t-il, en bégayant.
– James, enfin… C’est absurde… lui chuchota-t-elle, gênée par la situation.
Inconsciemment, James approcha son visage de celui de son équipière, et ne pouvait se douter qu’ils se touchèrent presque. Elle n’arrivait pas à y croire, c’était la première fois qu’elle perdait complètement la face, face à lui.
– Vraiment ? T’ai-je déjà menti à propos de notre promesse ? murmura-t-il, d’un air tendre et affectueux.
La jeune femme le regarda, les yeux écarquillés de stupéfaction. Il était clair que le jeune homme ne lui avait jamais parlé de la sorte, surtout quand il s’agissait de belles paroles comme celles-ci. Malgré tout, cette dernière était heureuse qu’il ait enfin fait le premier pas, cette fois-ci.
– … James…
Tous deux se remirent debout en flageolant, instinctivement, leurs doigts s’emmêlèrent. C’était réconfortant de ressentir la chaleur de leur peau.
Miaouss s’était légèrement écarté d’eux afin de leur laisser un doux moment.
Mais, ce doux moment ne fut que de courte durée.
En effet, ils entendirent une voix au loin, qui semblait provenir d’à côté.
C’était les hurlements féminins d’une personne frustrée et surtout en colère.
Le trio alla voir ce qu’il se passait. Cela provenait de derrière les buissons, alors ils arrivèrent à se cacher. Ils y découvrirent une scène de ménage. En effet, on voyait Miyamoto accompagnée d’un certain homme. Physiquement, il avait les cheveux en pagaille, mal peigné et était habillé comme un clochard. Tout lui allait trop large, surtout son tee-shirt où les manches étaient trop grandes.
– NON, JE T’AI DIT NOOON ! cria-t-elle.
Une autre voix vint s’ajouter dans la conversation.
– … Écoute-moi, je t’en prie…
– Non c’est NON. Écoute, je t’ai dit que c’était fini, et définitivement fini, donc lâche-moi la grappe ! hurla-t-elle, furieuse.
– Ça c’est notre Jessie tout craché quand elle s’énerve haha ! Constata Miaouss.
– Oui bon enfin bon, il est vrai que je m’énerve assez souvent mais je ne blesse jamais !
– C’est difficile à croire vu ton excessivité… rit James, malgré lui.
Jessie se leva d’un coup sec, déçue par la mauvaise blague de son ami.
– PARDON ?! je pensais que tu me connaissais mieux que quiconque, James ?!
– Chuuttt ! Tu vas tout gâcher ! dit Miaouss, qui attrapa ses jumelles pour observer la scène de plus près.
– Mais j’ai besoin de la connaître, c’est peut-être moi qui suis… lui dit-il timidement, avec tant d’hésitation.
On voyait Miyamoto exaspérée. Il était clair que ce n’était pas la première fois que ce dernier la harcelait moralement. Mais seulement, le faisait-il exprès ou bien n’avait-il pas conscience ? En tout cas, cela ne devait pas vraiment satisfaire la jeune femme qui poussa un long soupir.
– Je t’ai déjà dit que c’était quelqu’un d’autre ! Combien de fois devrais-je te le répéter, JASON, je n’ai plus rien à faire avec toi, pauvre abruti !
– JASON ?! firent-ils en même temps depuis leur buisson.
Un silence se fit entendre. Avaient-ils bien entendu ce qu’ils venaient d’entendre ? En tout cas, ils avaient tous les trois de bonnes oreilles.
– Mon Dieu, mais qu’est-ce qu’il était jeune… fit Jessie, bouche bée.
– Je ne l’aurais jamais reconnu… avoua James, dans le même pétrin que sa partenaire.
– Aujourd’hui ce n’est plus le même…
– Peut-être qu’il a fait de la chirurgie esthétique entre temps !
La jeune femme lui lança un regard incertain.
– Miaouss, évite donc nous faire part de tes idées farfelues…
– Tiens, mais où sont-ils passés ? Ils n’ont pas pu se volatiliser, si ?
Les trois bandits étaient tellement préoccupés à se parler, qu’ils les avaient perdus de vue. Néanmoins sans plus attendre, ils entendirent une voix provenant de derrière.
– Vous m’écoutez maintenant ?
Tous sursautèrent en même temps. Ils se retournèrent et virent Miyamoto, bras croisés, encore plus exaltée. Elles les avaient vus l’espionner, c’était fini.
– Ah non euh je… Ce n’est pas ce que vous croyez ! On était juste… bégaya Jessie.
– Enfin bon, ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous juger pour ça, souffla-t-elle. Vous êtes bien nouveau ici ? Ça vous dit que je vous fasse visiter les lieux ?



Dernière édition par Aiko le Dim 27 Jan 2019 - 13:07, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: L'amour du temps by Aiko    L'amour du temps by Aiko   EmptyJeu 24 Jan 2019 - 17:08

Chapitre 4 — Rencontre avec la patronne

Ils avaient passé la moitié de la matinée à visiter de fond en comble l’agence. Miyamoto avait insisté pour qu’ils l’accompagnent toute la journée, ce qui n’avait pas l’air de leur déplaire. Sauf Jessie qui elle, tirait affreusement la gueule, elle restait assez à l’écart du groupe.
Tout allait trop vite pour elle, c’était contradictoire et inimaginable. Elle n’arrivait pas à admettre que sa mère se trouvait là, sous ses yeux, et bien vivante comme dans ses souvenirs. Elle gardait cette même image intacte de sa beauté qui ne semblait pas vieillir d’un poil. C’était incroyable, vraiment incroyable, mais elle restait toujours sur l’idée que tout ceci était peut-être irréelle.
Sa pensée n’avait plus d’objet et elle était dans son monde. Le réel ne résonnait plus que sous formes d’émotions douloureuses et disproportionnées. Elle repensait alors à son enfance, encore une fois. Quelque part, elle en voulait à cette femme qui l’avait laissé à l’abandon pour de l’argent, mais d’un autre côté, elle n’était pas fautive de cet accident qui l’avait causé sa perte.
Jessie restait toujours dans la colère et l’incompréhension, voilà pourquoi elle réagissait de la sorte. Comment saisir l’état psychologique, la vision de la vie, de sa vie, de celle qu’elle avait vu défiler depuis des années et qu’elle essaye toujours de refouler sans cesse ? Du désire et de la souffrance, que lui restait-il mis à part l’amour de ses équipiers ?
En réalité, elle ne savait pas comment le prendre, ni le comprendre. Elle restait plutôt sur ses gardes. C’était énorme, même un rêve ne pouvait jamais faire une chose pareille.
– Alors à votre droite, c’est le bureau de Neyam. Ah ! Et là-bas c’est le bureau de la DRH !
– La DRH ne se trouvait pas au quatrième étage ? Demanda naïvement James.
– Non pourquoi ?
– Ah euh pour rien !
Vingt minutes plus tard, ils étaient assis à la cafétéria, et l’agente d’élite se vantait de ses nombreuses réussites au sein de cette organisation. James et Miaouss étaient avachis sur la table comme des enfants. Les yeux tout ronds, écoutant attentivement les histoires de cette agente d’élite. La discussion se poursuivit un bon moment. Seule Jessie ne prêtait pas vraiment attention.
Le nez au fond de sa tasse, elle but d’une gorgée son café et réprima la panique qui montait en elle en même temps que son désir de fuir cette table. Tout s’était passé trop vite, elle avait besoin de quelque temps de réflexion, ne serait-ce que quelques secondes, le temps de digérer tout cela. Surtout qu’elle n’osait pas la regarder en face, et avait l’impression de ne plus savoir parler. Elle n’arrivait pas à lui adresser un mot sans bégayer. Elle voulait sortir, sortir de ce pétrin. Mieux : trouver un endroit isolé pour pouvoir péter un câble.
Cela dit, elle n’avait plus du tout l’habitude et c’était comme si elle parlait à son fantôme.
Mettez-vous à sa place. Qu’est-ce qu’il se passerait si vous revoyiez votre mère que vous n’avez pas vue depuis des années, comment réagiriez-vous ? Eh bien, c’était son cas.
L’espace d’un instant, elle inversa la situation : elle imaginait ce que sa mère aurait ressenti si sa fille était partie, seule en mission et qu’elle serait décédée. Quelle réaction aurait-elle eue si cela avait été le cas ? Il était clair qu’elle aurait fondu en larmes, et qu’elle serait partie en dépression. Mais en soi, elle serait tout de même satisfaite de ne plus supporter ce fardeau qu’elle portait depuis des années. Elle aurait commencé une nouvelle vie, aurait quitté la Team Rocket, et se serait mariée avec un gosse de riche.
– Ah mais j’ai une idée, vous voulez bien m’accompagner dans une mission ? Afin de voir comment cela se passe ?
– Vous êtes sûre qu’elle acceptera ? fit Jessie, méfiante.
Miyamoto tourna la tête vers sa direction.
– Mais ouiii, normalement elle ne me refuse aucune demande. Puis, je lui dirai que je vous ai pris sous mon aile.
– Normalement… dit Miaouss avec un air moqueur avant de recevoir un coup de la part de son équipière qui le gronda, énervée.
– Continue encore et ta collection de photos du boss finira à la benne à ordure…
– BOAHH NONNN fait pô ça !!
– À toi de choisir.
James tendit sa main pour l’aider à se relever, elle la prit et se mit debout et ils allèrent rejoindre l’agente d’élite et le chaton qui étaient déjà en route.
C’était une première fois pour nos trois amis.
Mais Jessie connaissait bien Madame Boss, elle la connaissait même par cœur pour savoir quel monstre elle était. Oui, elle la détestait, elle la détestait énormément. Elle avait toujours pensé que cette femme était la cause du décès de sa mère et n’avait pas vraiment tort. Dans le temps, sa mère et celle-ci avaient été de très bonnes amies, de meilleures amies, même ! Si bien qu’elles en oublièrent leur rôle de patron et d’employé. La jeune rouquine se faisait souvent garder par le fils de cette dernière, alors âgé de quinze ans à l’époque. Il était aussi sbire de la Team Rocket et venait de commencer sa formation. Cela se passait tous les mercredis et dimanches, quand l’école était fermée.
Au départ, Jessie le considérait comme un grand frère, un grand frère bien généreux malgré son sale caractère. Quand elle était petite fille, celle-ci l’enquiquinait pour qu’il puisse jouer avec elle, mais cela se terminait toujours en dispute. Avec le temps, le jeune garçon avait fini par accepter cette contrainte et s’était plutôt attaché à cette idée. Qui aurait cru, après dix-huit ans seulement, que cet adolescent et cette petite fille allaient se retrouver dans la même position que leurs mères respectives ? Mais ces personnes-là n’avaient pas la même relation. C’était plutôt un genre de tension, bien que Jessie fît tout son possible pour se faire remarquer après de lui.
Après quelques minutes, ils arrivèrent près de la porte et toquèrent. Ils y rentrèrent et firent alors la connaissance de la patronne, le cerveau de cette organisation.
Madame Boss était une femme de belle allure, à l’âge indéfinissable. Ses cheveux étaient longs et noirs, légèrement ondulés. Sa peau, parfaitement unique. Ses yeux étaient obliques, mais admirablement fendus par son rouge à lèvre, rouge. Elle était habillée comme à l’ordinaire, d’un chemisier rouge et d’une jupe noire, désespérément démodés bien qu’à la mode dans cette époque. Elle était très belle et savait user de ses charmes pour arriver à ses fins. Celle-ci se tenait debout, rangeant les feuilles de son classeur trainant un peu partout sur son bureau.
– Oh, bonjour Miyamoto-Chan.  
– Bonjour patronne, dit l’agente d’élite, en prenant soin de fermer la porte derrière elle.
À peine étaient-ils entrés dans la pièce que la femme les regarda du coin de l’œil.
– Et vous êtes… ?
Miyamoto répliqua immédiatement.
– Ah, euh… Je vous présente Jessica, James et Miaouss.
Mais celle-ci les regarda toute méfiante.
– Étrange, vous ne me dites rien… fit-elle durement. Êtes-vous sûrs d’être bien enregistrés chez nous ?
– Oui, absolument ! Voyez par vous-même, fit Jessie, excessive.
La patronne fit un pas devant elle, tout en continuant son occupation.
– Et que me vaut l’honneur de cette visite, Miyamoto-Chan ?
Cette dernière se trouvait assez gênée. Elle se tourna vers le trio puis revient à sa boss qui semblait bien curieuse de savoir ce que son agent préféré voulait lui demander.
– Comme vous pouvez le constater, dans deux jours, nous partons en mission pour suivre la trace de ce pokémon…
– Et donc ? fit-elle avec un ton hautain.
Miyamoto se tripotait légèrement les mains en se mordillant frénétiquement la lèvre inférieure. Il est vrai que Madame Boss lui accordait presque tout, mais seulement quelques petites choses qui ne semblaient pas du tout encombrantes. On parlait là de faire participer des agents méconnus de l’organisation dans une mission sûrement dangereuse et très difficile à effectuer. Celle-ci finit par cracher le morceau, sous l’attente des trois agents d’élite qui se trouvaient juste derrière elle.
– Eh bien, les trois sbires qui devaient m’accompagner ont été pris au dernier moment. C’est pour ça que je viens vous voir, madame.
La femme aux cheveux noirs semblait abasourdie, si bien qu’elle les regarda, surprise sans pour autant rester neutre. Elle s’avança alors près de l’agent d’élite, en haussant un sourcil.
– Attendez, je ne crois pas tout comprendre…
C’est alors que son amie ravala sa salive et lui redemanda joyeusement, tout en souriant.
– Je souhaite que les agents Jessica, James et Miaouss m’accompagnent là-bas.
Cette dernière toussa et dit en leur lançant de sombres regards noirs.
– Rappelez-moi leur niveau.
– Euhh, oui, bien sûr ! fit-elle avec un sourire forcé. Vous êtes quel niveau ?
Miaouss leur répondit.
– Rang B.
Elle poussa un rire moqueur, puis redevint sérieuse.
– Je suis désolée Miyamoto-Chan, mais il est préférable que ceux qui sont d’un rang B restent dans l’organisation.  
– Je sais, je sais… Mais pouvez-vous m’accorder cette faveur ? fit-elle, dépitée.
Jessie lui lança un long regard noir. D’une part, parce qu’elle se sentait horriblement humiliée, mais d’autre part, parce que sa mère marchait dans son délire.
– Vous connaissez la règle…
– Oh… je… Bien.
Elle se tut et fit un pas arrière, faisant comprendre aux autres qu’ils devaient repartir.
Mais malgré tout, Jessie s’avança droit vers elle et tapa du poing la table.
– Attendez. Vous ne pouvez pas mettre de côté des personnes parce qu’elles n’ont pas le niveau ! C’est de l’injustice !
– Mademoiselle, je vous conseille de ne pas vous en mêler, surtout pour une jeune demoiselle aussi insolente que vous, lui dit-elle sèchement en emballant les objets du carton devant son bureau.
Jessie serra durement la mâchoire et cria.
– QUOII ? MOI INSOLENTE ? Non mais elle a craqué celle-là !
– Jessica, partons… fit sa mère, encore toute gênée, en la prenant par le bras.
– NON MAIS ELLE VA VOIR SI JE SUIS INSOLENTE ! hurla-t-elle.
Elle se faisait retenir par Miyamoto et son meilleur ami. S’ils n’avaient pas été là, elle aurait fait un massacre, elle s’en serait prise à la femme aux cheveux noirs.
Le jeune chaton, sur la tête de son équipier, demanda, les yeux ronds.
– On ne peut vraiment pô en faire une exception ?
Celle-ci les regarda une nouvelle fois d’un air épuisé.
– Non, la discussion s’arrête ici. Au revoir, messieurs, dames.
– Attendez… interpella Jessie, en se détachant des jeunes gens.
– Qu’y a-t-il ? demanda-t-elle, en se retournant.
Elle redevient sérieuse sur-le-champ.
– Laissez-moi vous dire une chose avant de m’en aller.
Cette dernière l’observa.
– Vous avez 30 secondes.
Jessie prit une grande inspiration et s’avança près d’elle. Elle avait l’impression de revivre la même scène qu’il y a quelques années, celle où cette femme lui avait annoncé la perte de sa mère. Cela pouvait paraître bizarre, et pour la jeune rouquine, c’était le cas. Elle détestait cette femme plus que tout au monde, car c’est cette même personne qui avait influencé Miyamoto.  Peu importe les années, à chaque fois qu’elle se remémorait le visage de cette femme glaciale, elle avait envie de la piétiner. Elle était pleine de pouvoir et était malsaine. Le fait de lui faire face comme ça permettait à Jessie de reprendre petit à petit sa revanche.
– Pour commencer, sachez que nous ne sommes pas du tout ce que vous croyez, nous ne sommes pas des amateurs et encore moins des idiots. Nous faisons partie de la Team Rocket depuis des années, et ce, depuis notre toute première formation. Nous avons appris énormément de choses en tant que voleurs, nous sommes si fiers d’être agents, ici, nous admirons tous les supérieurs, et nous voulons même apporter certaines améliorations.
Jessie prit un temps et rajouta d’un air appliqué.
– Madame, nous sommes peut-être du rang B, mais essayez-moi de vous prouver le contraire en réussissant cette mission.
– Intéressant, vous voulez me défier ? fit la femme avec un sourire mesquin.
Jessie la regarda dans les yeux et lui sourit en posant le coude sur la table.
– Et si c’était le cas ?
Elles restèrent un instant dans cette position, sous le regard inattendu de leurs amis.
Un sourire se dessina sur le coin de ses lèvres.
– Soit. Vous me rappelez étrangement quelqu’un que je connais, fit-elle en regardant attentivement la jeune femme. Vous avez la même force de caractère, et les mêmes gestes.
Elle se tourna ensuite vers Miyamoto.
– Donc, vous acceptez ?
– Accordé.  
L’agente d’élite prit les mains de sa patronne, visiblement enjouée.
– Oh madame, je ne sais comment vous remercier…
– En accomplissant votre but ma chère, dit-elle en levant les yeux au ciel. Au fait, comment va-t-elle ? L’a-t-elle bien pris ?
– Elle va bien, et…
De leur côté, Jessie revint fièrement auprès de ses deux équipiers qui la regardaient, choqués. Ils savaient que la jeune femme était capable de tout, mais jamais de ça.
– Vous vous rendez compte ?! On nous a confié une mission ! Bravo Jessie !
– Je sais, je suis la meilleure, se vanta-t-elle en poussant sa chevelure en arrière.
– Oui ! On va devenir riche et célèbre !
Après quelques instants de satisfaction, Madame Boss revint derrière son bureau et leur avoua, toujours avec son air neutre.
– Bien, je vous enverrai un agent pour vous confirmer l’heure du vol, conclut-elle.
Ils la saluèrent et partirent. La femme aux cheveux noirs resta un moment les bras croisés en regardant le vide. Ce n’était pas possible, elle savait bien que quelque chose clochait, et devait l’avertir au plus vite. Cette dernière prit alors le vieux téléphone de son bureau et composa un numéro.
– Allô, oui, bonjour. Je souhaiterais parler avec le boss si possible. Elle ria. Oui, c’est ça, de toute urgence.

Chapitre 5 Réflexions  



Au petit matin, le groupe prit un taxi pour les conduire dans un hôtel près des pistes de décollage où un hélicoptère les conduira dans les montagnes des Indes. Ils étaient excités et à la fois impatient de découvrir le véritable travail d’un agent du rang S. Tous trois se disaient qu’ils allaient enfin pouvoir marquer une partie de l’histoire en accomplissant cette mission si compliquée.

Malgré tout, ils avaient aussi ce sentiment d’incertitude qui les envahissait. Non, il n’était plus question de revenir en arrière, ils avaient déjà signé les papiers prouvant leur engagement auprès de madame Boss. Reculer, serait se rabaisser complètement et les connaissant, ils n’allaient tout de même pas s’arrêter pour une certaine inquiétude.

Alors qu’ils étaient plongés dans leurs pensées les plus profondes, des bruits de klaxons attirèrent leur attention : La route était cauchemardesque.

En effet, les embouteillages étaient au rendez-vous, et il était impossible d’avancer. Il était neuve heure du matin et nos trois bandits mourraient de faim. C’est vrai qu’ils étaient partis à jeun sans prendre la moindre précaution.

On pouvait entendre leur estomac gargouiller lors du trajet. Jessie donna à ses équipiers des sucreries qu’elle avait volé quelques heures plus tôt dans le casier d’une gamine qui l’avait laissé maladroitement entrouvert. Mais, au même moment, les deux amis se sont fait voler les friandises qui atterrirent directement dans la bouche de cette dernière. Ce n’était pas une surprise, la jeune femme le faisait très souvent. James ne disait rien mais Miaouss, quant à lui, ronchonnait toujours dans son coin. Après tout, Jessie reste Jessie ! ils n’allaient pas la changer pour autant.

Après quatre heures de routes, ils finirent par arriver à destination, fatigué et épuisé de leur escapade. Mais, ce ne fut pas encore terminé. Il y’avait une queue pas possible d’un mètre de long sur toute l’entrée. En voyant un tel défi impossible à relever, le trio se découragea immédiatement et n’avaient plus qu’une idée en tête, c’était de se reposer au plus vite.

Afin de faire passer le temps, l’agente d’élite qui était resté avec eux, leur raconta quelques histoires qu’elle avait déjà vécu durant sa jeunesse et quelques blagues par-ci par-là pour leur remonter le moral.

Il était précisément 22 :30 du soir, et Miyamoto fut la première du groupe à avoir eu une chambre. Une fois la clef dans ses mains, elle se tourna vers Jessie et lui sourit.

– On se revoit au bar ! Vous allez voir, cet hôtel est le meilleur de tous.
La jeune femme lui fit signe de la main.
– D’accord, à ce soir !
Ils s’avancèrent près de la femme qui leur posa une question. Vêtue d’un blaser mauve foncé sur un bermuda assorti et d’un maquillage épais, l’hôtesse d’accueil n’arrêtait pas de quitter son écran des yeux tout en mâchant du chewing-gum.
– Vous êtes bien les agents de la Team Rocket ?
– Oui, c’est ça. Jessica, James et Miaouss.
– D’accord, alors vous aurez la 257 et la 258.
– On va être séparés ? demanda Jessie.
– Vous voulez être avec votre petit copain ?
– QUOI ? Mais c’est quoi cette question si déplacée ? s’affola-t-elle, sous le choc en regardant James, qui se trouvait dans la même situation qu’elle. Écoutez, nous sommes habitués à dormir ensemble tous les jours…
La bonne femme les regarda toujours avec cette même expression sans dire de mots.
– Ohh hééé madameuh ! s’exclama le chaton qui se tenait difficilement au comptoir. Boh mô ça m’aurait pô dérangé de dormir dans une chambre grande, si je pouvais en avoir une pour mwa tout seul, ça m’aurait suffi !
– MIAOUSS ! firent-ils en même temps en lui donnant un coup de poing sur la tête pour le faire redescendre. Ce dernier se trouva frustré et croisa les pattes.
– Bah quoi ? J’ai bien le droit de donner mon avis.
– Désolée, pas deux chambres, aucune chambre, rétorqua-t-elle d’un ton presque méprisant.
Jessie hurla.
– Les règles sont faites pour être transgressées !
– Pas à ma connaissance, non.
Leur interlocutrice les ignora et fit mine de taper sur son clavier.
– Oui, bah vous devriez peut-être revoir certaines bases….
– Je suis désolée, veuillez patienter s’il vous plaît.
– Attendez, vous rigolez ? Nous, patienter ? Mais il n’y a pas écrit « idiote » sur mon front.
Au même moment, une vieille dame âgée d’une soixantaine d’années les doubla pour récupérer la clef que tendit la secrétaire.
– Je déteste être ignorée de la sorte ! gronda Jessie en serrant fortement les dents.
– Mademoiselle, s’il vous plaît, partez donc, vous m’empêchez de vendre des chambres.
Le sang de la jeune femme ne dit qu’un tour.  
– QUOIII ? Et en plus ça fait la maligne ! On a fait quatre heures de route avec les embouteillages, pour finalement ne pas avoir de chambre ? Mais on marche sur la tête ! Non mais déjà, tu te calmes, t’es moche avec ton maquillage dégueulasse, mais tu t’es cru à Malibu ou quoi ? MOI J’BOUGERAI PAS DE LA TANT QUE JE N’AURAI PAS MA CHAMBRE !
Jessie s’assit sur le rebord du comptoir comme pour la provoquer. Mais la bonne femme n’était pas dupe. Elle prit le téléphone dans ses mains et commença à composer le numéro du poste de police.
– Mademoiselle, j’appelle la sécurité si vous ne descendez pas.
– Ouais, appelle-la qu’on rigole un peu, la nargua-t-elle sans répondre à ses attentes.
– J’appelle, lui dit-elle, calmement.
– Jessie ! Ce n’est pas grave, on… on n’a qu’à prendre les trois chambres, bafouilla James.
– Prendre les trois chambres serait nous rabaisser à elle ! Alors non ! JE NE BOUGERAI PAS D’ICI, JAMES ! hurla-t-elle devant tout le monde.
Finalement, le directeur, doté d’une incroyable gentillesse vint et céda au caprice. Ils eurent ce qu’ils demandèrent, c’est-à-dire une chambre aussi grande que les autres, avec une vue magnifique donnant sur la ville de Kanto.
Une heure après, ils allèrent se restaurer dans le Starbucks d’une station-service. Comme ils étaient fauchés, Miyamoto leur avait donné le strict minimum pour qu’ils puissent se remplir assez le ventre. Manger au restaurant coûtait une blinde, d’autant plus qu’ils ne pouvaient pas se permettre d’une telle somme pour trois. Ils étaient tout de même contents de se mettre enfin quelque chose sous la dent. Ce repas devait être une ultime victoire, en plus de participer à la mission.
De retour à l’hôtel, ils allèrent dans le bar, près du salon Cambrige où les personnes buvaient et s’amusaient jusqu’au bout de la nuit. La musique était tellement forte qu’ils étaient obligés d’élever la voix pour se faire entendre. Néanmoins, James réussit à appeler un serveur pour offrir un café à la vanille à Jessie. Mais une fois apporté sur la table, cette dernière repoussa le verre avec sa main au moment où il lui tendit. Elle n’avait vraiment pas le cœur à boire. Pas plus tard qu’hier soir, pour la toute première fois depuis leur arrivée, la jeune femme se trouvait contrariée par une raison quelconque. Cela dit, elle attendait bien quelqu’un ce soir, et cette personne était sa mère. Que faisait-elle ? Ils s’étaient pourtant donné rendez-vous ici. Elle l’avait croisée qu’une seule fois dans les couloirs, elle était appuyée contre le mur, et l’avait saluée avant de rejoindre l’ascenseur.
Se pourrait-il qu’elle se soit fait agresser et qu’elle n’ait jamais fait la mission et qu’elle soit morte bien avant ? Allons Jessie, ne sois pas si bête, elle est juste en retard…
La jeune femme essaya tant bien que de mal de se rassurer malgré les nombreux soupçons qu’elle pouvait avoir. Celle-ci s’impatientait, visiblement exaspérée.
– Je ne comprends pas, elle avait pourtant dit qu’elle nous retrouverait ici…
Miaouss sirotait tranquillement son jus d’orange et observa alors les alentours, les yeux écarquillés.
– C’est pô elle, là-bas ?
Jessie tourna brutalement la tête avant de tirer une drôle de grimace. Son sang ne fit qu’un tour, cela pouvait paraître être si irréel, et pourtant très proche de la réalité. Miyamoto se trouvait assise sur un immense canapé noir, riant aux éclats, une bouteille de vin rouge à la main, les jambes ballantes sur les genoux de plusieurs hommes à la fois. À en croire leurs relations, cela devait être de très bons amis. À commencer par Steven, un des plus gros consommateurs du groupe. Peter, le frère de Mondo, et Edit, un autre agent. Ils se trouvaient au même endroit qu’elle, car demain, eux aussi partaient pour une mission. Ce lieu était un endroit rêvé pour se retrouver et faire de nouvelles rencontres. Elle continuait à boire tranquillement son vin avant de reprendre le cours de la conversation.
– Oh… Vous ai-je déjà raconté l’histoire d’une femme libérée qui…
En voyant cela, la jeune femme explosa, comme une bombe à retardement et alla dans sa direction, accompagnée de ses équipiers, tout affolée.
– Maman ! Euhh… Miyamoto !
– Oh bah tiens, voilà mes équipiers préférés, comment allez-vous ? leur dit-elle en lançant un regard mesquin.
Elle devait être bien saoule, c’était sûr. Elle n’était pas du tout dans son état normal, ce n’était pas son genre. Jessie s’approcha à peine de cette dernière qu’elle se boucha le nez.
– Ohh… Mais quelle odeur… Vous êtes bourrée !
Cette dernière la regarda bêtement et lui dit d’une voix cassée.
– Détendez-vous chérie, y’a pas l’feu !
– Oh si justement ! Vous allez immédiatement rentrer dans votre chambre !
– Oh hé, ça va ma belle, viens t’asseoir avec nous… D’ailleurs vous avez un air de ressemblance toutes les deux…
– Haha ! vous trouvez ? On ne me l’avait jamais faite celle-là !
– Non… Je ne vois pas de quoi vous voulez parler… fit Jessie en regardant ailleurs.
– En tout cas, physiquement, oui !
Cette fois-ci, c’était la goutte d’eau qui fit déborder le vase.
– NON MAIS ÇA NE VA PAS LA TÊTE ? JE NE VOUS PERMETS PAS DE ME PARLER DE LA SORTE !
L’agente d’élite se leva d’un bond et s’approcha de la jeune femme, tout énervée.
– Qu’est-ce qu’il vous prend ? On ne fait que s’amuser.
– S’amuser ? s’exclama Jessie, choquée. Qu’est-ce que dirait votre fille, si elle vous voyait dans ce piteux état ?
Un silence se fit entendre. Miyamoto arrêta toute activité à l’entente de cette phrase. Sa fille comptait plus que tout au monde.
– Je pense que… Je vais retourner dans ma chambre, oui…
– Il… Il serait préférable… fit Jessie, troublée avant de repartir.
Qu’est-ce qui avait pu se passer, du réveil au coucher, pour que cette journée soit un désastre total ? Les rêves n’étaient pas démesurés par rapport à la réalité. Bien sûr, la journée idéale ne se résumait pas qu’à des suppressions, elle était surtout propice aux personnes égoïstes, qui sont limitées à des instants de méchancetés. Malheureusement, on dit que les personnes faibles sont encore moins susceptibles de les réaliser, pourquoi ? Parce que certaines sont négatives et ne voient que le noir.
À la fin de la soirée, la jeune femme se posa dans un coin de la terrasse afin de prendre un peu de recul face à cela. Elle observait les étoiles, dans ce noir obscur jusqu’à qu’elle entende du bruit derrière elle. C’était James, qui venait voir si tout allait bien.
– Jessie, qu’est-ce que tu fais ici ?
– Je viens prendre l’air, ça ne se voit pas peut-être ?
– C’est drôle, moi aussi je voulais me retrouver ici.
La jeune femme ne lui répondit pas. Ils étaient tous les deux épuisés.
– Alors, tu t’es préparée pour demain ? lui demanda-t-il.
Elle lui répondit en riant.
– Entre nous, je ne sais pas, sûrement stressée, comme d’habitude ?
– C’est sûr, c’est quand même l’une des premières missions importantes que nous allons entreprendre, remarqua-t-il, d’un air amusé.
– Nous rentrons enfin dans la cour des grands… ajouta-t-elle en levant la tête.
– Il fait bon ici, tu ne trouves pas ?
La jeune rouquine acquiesça de la tête en fronçant les sourcils.
– Oui bah quelle question, c’est pour ça que je suis venue, non ?
– Tu te rappelles quand on venait se réfugier sur le toit, tard le soir pour pouvoir échapper à la terrible menace de l’agent Viper.
– Oui, oui je me rappelle ! s’exclama-t-elle, enjouée. On n’arrêtait pas de faire les imbéciles, on énervait tout le monde !
– Et cette bonne vieille anecdote quand on avait aspergé la moitié des employeurs d’eau en plein mois d’août ?
– On nous avait traités de cinglés ! rit-elle en se tenant le ventre à cause de son fou rire.
– HAHA !! C’est clair, corvée d’épluchure de patate pendant un mois ! hurla-t-il.
La jeune femme ne cessait de rire, jusqu’à ce qu’elle revienne à la raison.
Ils se regardèrent toujours de la même façon, jusqu’à que James finit par détacher son regard d’elle.
– C’était la bonne vieille époque avant que le bâtiment soit entièrement détruit… lui dit-il tout bas.
Elle regarda droit devant elle, les bras enroulés sur ses jambes pliées.
– Et dire que j’avais passé la moitié de mon enfance dans ces longs couloirs…
Il était presque minuit et, à l’exception du vent qui venait souffler à travers leurs visages, la nuit était particulièrement silencieuse. C’est comme si on pouvait entendre un Miaouss miauler. Jessie soupira, la tête levée vers le ciel.
– Je ne sais pas quoi penser.
– Moi non plus.
Elle se tourna vers ce dernier avec un air suppliant.
– Il faut quand même qu’on envisage de faire quelque chose…
Le jeune homme haussa un sourcil, ébahi.
– Jessie, ne me dit pas que tu comptes lui dire que… ?
– Je t’avoue que je ne sais pas, James… lui dit-elle, d’un air craintif.
– On s’est mis dans des drôles de situations tous les deux, mais celle-ci est bien la pire… lui dit son meilleur ami, en soufflant.
– Oui, mais on va s’en sortir, puisqu’on est ensemble… fit Jessie en posant délicatement sa main contre la sienne.
– Jessie… dit-il en faisant pareil.
Leurs lèvres se plissèrent dans une grimace amusée. Ils restèrent un moment comme ça, à s’échanger des regards qui voulaient tout dire.
– Mia… Miaouss doit sûrement se demander ce qu’on fiche, on de… devrait peut-être le rejoindre ? demanda James sans quitter Jessie des yeux.
– Pourquoi ? Les étoiles sont bien belles ce soir, restons encore un moment…
– Bien, mais il fait froid, tu ne veux pas une couverture ? demanda-t-il, en se levant.
– Peut-être que je pourrais me blottir dans tes bras ? lui dit-elle avec un regard insistant.
– Si… Si tu veux…
Le lendemain matin, le jeune chaton prit soin de réveiller les deux agents, encore exténués de la veille. Ils se préparèrent alors sans s’adresser la moindre parole.
Au déjeuner, Jessie ne pouvait rien avaler, prétendant qu’elle était malade. Elle était sûrement préoccupée par le stress et l’angoisse, mais ça ne lui arrivait presque jamais. Ils pensèrent alors que c’était sûrement dû à une intoxication alimentaire par ce qu’elle avait mangé la veille au soir. Le steak n’était pas beau, et avait une drôle de forme.
Une heure plus tard, ils allèrent au rendez-vous promis sur la piste de décollage de la ville ou l’hélicoptère les attendait. Le chaton était arrivé le premier et guettait au loin ses deux amis qui venaient eux aussi d’arriver. Il remarqua alors un changement au niveau de leur vêtement, en effet, ils avaient enfilé de nouvelles tenues.
– Wowww Jessie, Jajames, vous êtres trop beaux ! fit le jeune chat.
– Tu trouves ? Tu sais, ça me gêne un peu… fit James, en se regardant dans le reflet.
– En tout cas, vous ressemblez à de vrais agents d’élite !
Jessie regarda ses deux amis, enjouée.
– J’ai toujours rêvé de porter le même uniforme que ma mère…
– Et tu l’as fait.
Elle sourit à son tour, échangeant un long et passionné regard avec James. Au même moment, Miyamoto arriva enfin, essoufflée mais le sourire au coin.  
– Oufff, j’ai eu le temps de pouvoir m’échapper. La petite n’arrêtait pas de fondre en larmes…  
– De fondre en larmes ? fit James, tout curieux.
– Ouiii, et j’ai eu le temps de prendre une photo, attendez que je la cherche.
– TADA ! Elle n’est pas trop craquante ? Jessie est tout simplement trop mignonne, même quand elle pleure !
Elle leur tendit une photo, mettant en scène sa fille, sanglotant de tout son être sur cette image. Miaouss se moqua.
– BOUAHAHAHA !!! la troncheuhh !
– Miaouss ! fit James, en fronçant les sourcils.
– Oui enfin, si on peut le dire…
– Vous savez, j’ai vraiment honte de ce que je m’apprêtais à faire hier soir… fit-elle, toute gênée, en baissant la tête. Mais si je le fais, je le fais simplement pour elle.
La jeune femme repensa à sa discussion d’hier soir avec James.
Et si c’était l’occasion de tout lui avouer avant qu’il ne soit trop tard ?
Celle-ci prit une profonde inspiration et s’approcha timidement de l’agent d’élite.
– Miyamoto, je dois vous dire quelque chose de très important…
– Qu’il y a-t-il, Jessica ?
Elle ne pouvait imaginer que cela allait être si dur,
– C’est bon, on embarque ! Tout le monde à bord ! fit l’un des pilotes de l’hélicoptère en déballant le long escalier.
Encore un obstacle ! Ce n’était sûrement pas le bon moment, se dit-elle, encore déçue.
Mais c’était vrai, à chaque fois qu’ils voulaient parler de ce même sujet, un imprévu se présentait. À croire qu’ils le faisaient tous exprès, si ce n’était pas une malédiction.
Ils prirent leur vol direction les montagnes des Andes. Sachant qu’il y avait eu douze heures d’avion, ce fut Jessie qui, la première, céda à la fatigue. Celle-ci s’endormit, allongée près d’un autre siège. Peu de temps après, James à ses côtés, prit congé dans un bâillement et Miaouss était déjà parti au pays des rêves. Seule, Miyamoto gardait l’esprit ouvert et ne cessait de contempler la photo de sa fille dans ses mains. Pour elle, il était clair qu’elle ne devait pas abandonner sa quête de rapporter cet argent qu’elle avait tant essayé d’avoir. Elle devait le faire, pour sa fille, au moins. C’était le moment ou jamais, elle ne devait pas lâcher l’affaire. Ses épaules tremblaient continuellement d’excitation.
Cela avait été les pires heures de toute leur vie. Jessie haletait pendant que James jetait un coup en direction à travers le hublot. Ils s’ennuyaient à en mourir.
Après huit heures de route, l’hélicoptère finit par atterrir au milieu de la nature.
Il n’y avait aucun signe de vie là-bas. C’était à se demande si un seul pokémon habitait ces lieux.
Ils étaient sur cette colline, protégés par une grille, cachés par une couche de neige de trois mètres d’épaisseur.
On pouvait entendre un Miaouss miauler, tellement c’était désert.
– Ohh quel froid ! fit James en grelottant.
– C’est drôle, parce que là, moi, je me caille ! dit Miaouss.
Jessie rétorqua, amusée et déterminée :
– Mais arrêtez, il ne fait pas si froid que ça.
Miyamoto acquiesça à son tour.
– Ohhh ! Mais c’est normal de penser à ça la première fois, vous vous y ferez, vous verrez !
Soudain, un bruit se fit entendre. Le brouillard commençait à se propager.
– Attendez, ce n’est pas une tempête de neige, là-bas ? Fit le jeune homme inquiet.
La femme aux cheveux violets se retourna et compris l’ampleur de la situation.
– Si, venez, allons à l’abri dans cette grotte.
Pendant ce temps, Jessie était perdue dans ses pensées et terrorisée par la rafale de neige qui venait lentement vers eux. Elle restait immobile. Son meilleur ami attrapa son poignet de justesse.
– JESSIE, viens vite !
– JAMES !
Ils finirent par se mettre à l’abri pendant plus de bonnes heures.

Chapitre 6
Bêtise découverte


Pendant ce temps, dans le présent, une agitation inimaginable tournait autour de l’organisation. Le trio avait provoqué une explosion dans les sous-sols lors de leur téléportation vers le passé. C’est ce qui avait interpellé deux sbires qui avaient alors découvert l’horrible scène : un ancien laboratoire entièrement détruit, des éclats de verre sur le sol, et une étrange odeur planant dans l’air. Ils avaient immédiatement averti les lieutenants, qui inspectèrent la pièce de fond en comble et firent alors une étrange découverte. L’objet en question avait été dérobé. Ils écrivirent un rapport détaillé à Giovanni. Des équipes passèrent le lendemain même, à essayer de mettre la main sur les coupables. Toute la journée, des scientifiques avaient alors prélevé des mèches de cheveux et de poils. C’est après des tests d’ADN qu’ils découvrirent l’identité des voleurs.
Le soir venu, une cellule de crise se réunissait dans le bureau du boss. Ce dernier avait organisé une sorte de réunion privée et avait alors invité les quatre commandants de la Team Rocket. En vérité, tous devaient être en déplacement pour Johto, mais l’affaire ne tolérait aucun délai et devait être jugée trop importante pour pouvoir l’éviter. Il fallait agir au plus vite. Mais les réactions ne furent pas celles escomptées : Ariane restait neutre ; Amos se trouva être stressé et choqué par les soudaines révélations ; Lance était aussi révolté que son patron, et ne manqua pas de le démontrer en tapant du poing sur la table ; quant à Lambda, qui venait tout juste d’apprendre la nouvelle, il n’avait pas l’air aussi préoccupé que les autres, mais était plus amusé qu’ébranlé par l’averse de sourires et de détournements de regard qu’il procurait.  
– Je suis navré, mais hélas, trois agents ont réussi à rentrer dans les caves et…
– Pourrais-je savoir leur identité ? interrompit Giovanni, sur les nerfs.
Amos lui avoua, son visage en sueur.
– Eh bien, il s’agit de Jessica Austin, James Morgan ainsi que Miaouss.
Giovanni tapa du point sur la table, de rage.
– EUX ?! J’aurais dû m’en douter… grogna-t-il.
Lance posa alors une question.
– Monsieur, qu’allons-nous faire ?
Celui-ci soupira et se rassit, les sourcils froncés.
– Je vais devoir me débrouiller pour les faire sortir de cette galère…
Au même moment, sa femme se leva et lui massa les épaules, un sourire en coin.
– Mon ami, essayez un peu de vous détendre, allez donc prendre un café pour vous calmer.
– Décidément, cette bande d’imbéciles m’aura donné du fil à retordre… ronchonna-t-il en regardant sur sa droite.
– Monsieur, vous avez reçu un appel très urgent dans la salle 110.
– Bien, j’arrive. La réunion est maintenant terminée, vous pouvez prendre congé.
Le boss quitta la pièce de ce pas.
– Comment l’organisation a pu engager des minables…
– Lance, voyons…
– Ahlala, c’est si dommage ! Je les imaginais bien plus intelligents que ça.
– Eux, intelligents ? Arrête tes conneries, Lambda… Ce sont bien les seuls à n’avoir jamais monté en grade ou encore moins à avoir réalisé une mission !
– En tout cas, ils ont enfreint l’une des règles, et ça, c’est grave, fit Amos. Ils risquent de passer un sale moment auprès du patron.
– Mais je ne pensais pas qu’ils allaient le faire pour de vrai… fit Lambda.
Mais Lance l’interrompit, irrité.
– Tu as fait quoi ? hurla-t-il, choqué.
Ce dernier lui adressa un sourire mesquin comme pour le provoquer.
– Ce chat avait l’air plutôt perdu et triste, je devais tout de même l’aider, le comprends-tu ?
Pris dans une colère sombre, le jeune lieutenant l’attrapa par le col.
– Écoute-moi bien, espèce de salaud, si tu as quelque chose à voir avec cette histoire, je te jure que…
– Ahhww… tu… tu m’étrangles… LANCE !!!!
La femme se mit entre les deux et leur dit calmement.
– Allons messieurs, inutile de vous quereller pour un simple malentendu…
– Un malentendu ?! J’ai cru mal entendre. Je vous rappelle, Ariane, que cette pourriture a divulgué des informations de l’organisation, aussi personnelles soient-elles dans les mains mal attentionnées de stupides sbires.
– Je suis désolé, j’ai cru bien faire… dit-il en riant.
– De toute manière, Giovanni va le savoir tôt ou tard. Tu devrais commencer à préparer ta valise avant qu’il te vire pour de bon cette fois-ci.
– Ou… Nous pouvons toutefois trouver un arrangement pour que le boss soit complètement aveuglé par cette affaire. Ria t-elle, en s’approchant du sbire.
– Comme à notre habitude, Ariane. Fit t-il, en lui serrant la main.
– Mais bien entendu, Lambda…
Lance, soupira exaspérer.
– Rahh je n’y crois pas… Je travaille avec trois morveux, c’est complètement aberrant !

***

Pendant ce temps, dans les hautes collines, on pouvait entendre et sentir le souffle de la tempête de neige dans les Andes. Il neigeait, il faisait froid. De quoi attraper une bonne grippe, pensaient les deux amis, grelottants de tous leurs membres, essayant tant bien que mal de se réchauffer corporellement. Rien qu’une petite brise glaciale les refroidit sur place.
Ils avaient une nouvelle fois attendu, pendant des heures dans cette immense grotte sans s’adresser un mot. Ils se contenaient seulement de réparer ou de changer les batteries des appareils auditifs qu’ils placeraient un peu partout dans la montagne.  
La tempête de neige venait de se calmer, et le froid semblait moins glacial qu’avant. Ils décidèrent de sortir pour voir s’ils pouvaient commencer leur travail. Pourtant, la jeune femme qui les accompagnait ne semblait pas être atteinte par le froid, au contraire. Elle n’arrêtait pas de bouger et d’être active, à l’opposé de notre duo, elle était complètement déterminée. En effet, cette dernière continuait de chercher tout au long du trajet, ne pensant plus au danger de la montagne. Le trio avait beau l’avertir et la prévenir que ce n’était pas encore le moment pour entamer sa mission, mais celle-ci se tut et continua malgré tout. Pensant comme des gentlemen, ils décidèrent de ne pas la laisser seule. C’est vrai, abandonner une personne errant dans la nature de la sorte ne serait pas très digne de leur part. Ils continuaient donc de la suivre. Celle-ci semblait se balader avec un magnétophone.
– Mew ! Mew ! Où es-tu ? Après tout, je suis Miyamoto. Je ne veux pas être séparée de ma fille au moment où elle se mariera... Je veux lui permettre de porter une belle robe de mariée. Mew ! Sors ! C’est moi, Miyamoto-chan.
– J’en ai marre d’attendre, je vais demander de l’aide, dit Jessie en se levant.
– Attends, où comptes-tu aller, Jessie ? demanda James, stressé.
– Je vais voir s’il n’y a pas de station dans les environs. Vous deux, restez là pour la surveiller.
– Mais attends, c’est vraiment dangereux de partir seule, surtout avec cette neige qui…
– QUOI ?! Tu me sous-estimes maintenant ?! dit-elle, toute irritée.
Le jeune homme battit en retraite.
– Mais non… Ce n’est pas ce que je voulais dire…
Jessie s’en alla au loin, seule dans le froid.
– Bravo, tu l’as fait fuir… fit Miaouss.
– Ce n’était pas voulu…
Les deux amis regardèrent Miyamoto avec attention. Elle avait l’air plutôt sérieuse quand elle disait qu’elle était à la recherche de ce fameux Pokémon. Néanmoins, ils s’installèrent sur un de ces rochers pleins de neige, contemplant son magnifique numéro de loin. En réalité, elle leur avait donné l’ordre d’attendre pendant qu’elle enregistrait un morceau pour « le travail » quelques mètres plus loin. Ça leur permettait aussi de se reposer de toute la marche qu’ils avaient dû subir jusqu’à présent.
– Tu crois qu’on devrait lui dire que Mew n’est plus ici ? demanda ironiquement Miaouss.
– Je t’avoue que je ne sais pas trop... souffla James, définitivement désespéré.
Au bout d’un moment, la jeune femme vint à eux, affolée et leur montra son appareil complètement cassé et inutile.
– Je suis désolée, le GPS a cessé de fonctionner…
– Jessie va péter un câble cette fois-ci… soupira James.
– Je le crains.
James demanda donc, désespérément.
– Autrement dit, nous sommes perdus ?
– Non, faites-moi confiance, je connais les moindres recoins de cette forêt ! dit la femme aux cheveux violets.
– Comme si c’était facile à dire ! fit remarquer Miaouss.
La femme essaya tant bien que mal de régler sa machine, mais en vain. Elle ne fonctionnait plus. Elle la jeta alors au loin, énervée. Soudain, elle s’avança près du jeune homme, avec une idée bien particulière dans la tête.
– Permettez..., lui dit-elle, le prenant par le bras comme un couple de jeunes mariés.
Ils marchèrent tous les deux, côte à côte au milieu de la neige, s’éloignant peu à peu du jeune chat qui les observait de loin, sans se douter de quoi que ce soit. Le jeune homme l’observa attentivement. Il n’y avait pas de doute, c’était le portrait craché de Jessie.
– Donc comme ça, vous vous appelez James ?
– Oui, oui… tout… tout à fait, madame, bégaya-t-il.
Elle se colla à lui, l’air insistant.
– Vous savez, c’est un joli prénom pour un si beau garçon…
– Merci, pour vos compliments… fit-il avec gêne, les joues cramoisies.
Le chaton commençait à perdre patience et se demandait bien ce qu’ils pouvaient tous les deux comploter pour pouvoir tourner en rond de la sorte.
Miyamoto s’arrêta et lui prit les mains. Elle l’observa un instant et lui demanda directement avec un sourire mesquin.
– Est-ce que par hasard vous avez une petite copine ? Vous savez, vous pouvez tout me dire ! lui dit-elle en rigolant. Est-ce que je la connais au moins ?
– Euhhhh…
James allait bel et bien éclater au vu de ses questions. Il n’avait qu’une envie, c’était de partir mais il ne pouvait pas, c’était la mère de sa meilleure amie.
– Ou bien, amoureux ! Ohhh amoureux, c’est tellement mignon. Qui est l’heureuse élue ?
– Haha, pourquoi vous me posez ce genre de questions ? Est-ce de la plaisanterie ?
– Je ne plaisante jamais, vous êtes si beau, si fort, vous feriez un excellent gendre si ma fille devait avoir votre âge.
Le jeune homme ne trouvait plus les mots pour lui répondre tant le malaise était présent mais surtout prêtait à confusion. Il se contenta tout simplement de lui sourire timidement.
– Ah bon ? Haha… Vous… vous trouvez ? lui dit-il tout en se grattant nerveusement la nuque.
Cette dernière le regarda, toute ravie, et continua de le chahuter.
– Oui bien sûr ! Je veux la marier plus tard, dit-elle avec joie. Je veux qu’elle puisse trouver l’amour, un homme beau et gentil qui la rendra sûrement heureuse !
James rit malgré lui, même si cet humour-là n’était pas trop au rendez-vous.
– Vous avez une belle vision de l’avenir…
– Mais c’est important de l’envisager, lui dit-elle, en lui souriant.
Ils aperçurent la jeune rouquine au loin, revenant énervée et toute frustrée.
– JE SUIS DE RETOUR ! ET IL Y A RIEN AUTOUR ! C’EST LE VIDE…
– Boh tu t’attendais à des centres commerciaux pôt-être ?! Fit Miaouss, en s’approchant d’elle.
– C’est normal, Jessica, nous sommes en pleine nature.
– Bah merci, comme si je ne m’en serais jamais douté !
La jeune femme s’était contentée de pousser une pomme de pin devant elle à coup de pied. Et il fallut qu’un Groupix jaillisse soudain devant elle, lui provoquant un petit sursaut avant de disparaître quelque part derrière un rocher. James se frottait les yeux, incrédule quant à Jessie, celle-ci semblait immergée dans ses pensées, contemplant le lieu naturel. Était-ce pour cela que toutes les feuilles s’agitaient ainsi ?
Le chemin qui menait jusqu’aux collines leur avait semblé long. Seulement, entre temps, la tempête de neige était de retour, et beaucoup plus forte que la précédente. Ils décidèrent une nouvelle fois de se protéger dans une grotte le temps qu’elle se calme.


Dernière édition par Aiko le Jeu 24 Jan 2019 - 17:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'amour du temps by Aiko    L'amour du temps by Aiko   EmptyJeu 24 Jan 2019 - 17:09

Chapitre 7
Les révélations de Miyamoto à Jessie


Le temps s’était assoupi, tout était calme et paisible dans la forêt. On pouvait entendre le doux son de la nature ainsi que certaines crises aiguës des pokémon y vivant depuis très longtemps. Ils pouvaient à nouveau sortir de leur cachette, ils étaient à présent à l’abri du danger malgré le fait qu’ils aient risqué la catastrophe quelques heures plus tôt avec la tempête. Finalement, ils reprirent tous le chemin les menant au point de ravitaillement qui se trouvait au sommet de la colline. La route semblait longue et dure pour certains, la neige était lourde et épaisse. À chaque fois qu’on y posait un pied de trop, on manquait de glisser. Puis les gémissements de Jessie n’arrangeaient pas vraiment les choses, d’autant plus que la fatigue était au rendez-vous. Néanmoins, pendant le trajet, James remarqua que les premières verdures et rayons de soleil firent leurs apparitions de chaque côté des collines. On pouvait distinguer sur les hautes pentes, des milliers et des milliers d’hellébores et de violats qui venaient à peine d’éclore juste devant eux. Ce qui n’empêcha pas Miyamoto de prendre des photos et de contempler le paysage à la vue de cette belle végétation. Après quelques heures de marches, celle-ci s’arrêta toute réjouie puis se tourna vers le trio, qui semblait pour le moins exténué de la promenade qu’elle leur avait fait endurer.
– Venez, il faut que je vous montre quelque chose, leur dit-elle, toute souriante.
– Encore ? Mais nous ne pouvons donc pas faire de pauses ?! J’ai mal aux jambes ! Je crois que je me suis fait une crampe ! se plaignit Jessie, les sourcils froncés.
– Croyez-moi, vous n’allez pas être déçus !
L’agente d’élite leur fit signe de venir. Tous sans exception la suivirent. Ils étaient à présent au sommet de cette montagne et contemplaient la merveilleuse vue qui s’offrait à eux.
Des cristaux de glace reflétaient les rayons du soleil. C’était un conte de fées. Les rivières du lagon coulaient légèrement tout au long du fleuve, des Articuno volaient gracieusement dans le ciel. Des cris s’entendirent également, les pokémons sortaient enfin de leurs cachettes pour refaire vivre la forêt. Ils étaient des milliards et tous différents. C’était incroyable mais à la fois inimaginable. Le trio restait la bouche grande ouverte, les yeux écarquillés, ils n’avaient jamais rien vu de tel. C’était la première fois, et ils voulaient absolument immortaliser ce moment en se donnant la main.
– Oh, c’est magnifique… s’exclama James.
– Miraculeux, tu veux dire ! ajouta Jessie, bouche bée.
– Je ne verrai plus une beauté pareille... avoua Miaouss.
Jessie laissa errer son regard quelque temps dans le vide. Mais à la lueur de la clarté orangée du ciel éclaira alors son visage, laissant complètement les ombres de côté. Un large sourire fendit celui-ci. La lueur qui pétillait dans ses yeux la rajeunit soudainement. Miyamoto ne cessait d’observer physiquement la jeune femme.
– Vous savez, j’ai l’impression de vous connaître depuis toujours, comme si… nous avions déjà vécu plein de choses toutes les deux. Vous me rappelez étrangement ma fille…
À ces mots, Jessie se tourna vers la jeune femme, stupéfaite de cette si soudaine déclaration. Elles restèrent un moment debout l’une devant l’autre, frémissant à peine du froid, en se regardant droit dans les yeux comme si elles ne savaient plus quoi se dire. Comment ne pouvait-elle pas la reconnaître après tout ce temps passé ? Même si cela pouvait paraître étrange, la ressemblance était tout de même présente entre les deux agents, c’était même plus qu’évident. Elle sentait qu’elle allait craquer, mais ne voulait pas, ce n’était pas correct. Alors elle ferma doucement ses mains et les serra comme elle avait tant l’habitude de le faire.
Miyamoto, qui ne savait probablement pas que c’était sa fille, se tenait debout à ses côtés.
– Vous êtes vraiment une très belle femme. Vos parents vous ont réussi !
– Merci. Vous savez, je n’ai jamais eu de parents, murmura-t-elle, sèche.
James regarda son équipière, visiblement inquiet à son sujet. Il savait à quel point c’était vraiment dur pour elle d’en parler. Il voulait intervenir, faire quelque chose pour l’épauler, mais au dernier moment Miaouss lui attrapa les jambes, lui faisant comprendre de ne pas interagir dans cette conversation quelque peu personnelle.
Elle parla d’une voix basse et froide.
– Je n’ai jamais rencontré mon père et ma mère… est morte alors que je n’étais qu’une enfant.  
– Oh… Je suis terriblement désolée… Je ne savais pas, fit-elle, toute confuse.
– Ce n’est rien, j’ai l’habitude maintenant, vous savez. Puis on oublie vite en grandissant.
Miyamoto s’approcha de la jeune femme en la regardant droit dans les yeux.
– Que diriez-vous à votre mère si elle était présente, avec vous ?
Le vent s’était quelque peu rafraichi. La jeune femme était tellement transie qu’elle avait l’impression de se transformer en glaçon.
– Ehh bien, je lui dirais à quel point elle me manque, jour après jour. Je pense à elle toutes les nuits. Cette... cette séparation était bien trop dure pour moi, je n’avais que six ans… six ans seulement… (Elle serra les poings.) Aujourd’hui j’en ai vingt-cinq. Cela fait maintenant dix-neuf ans que ma mère a disparu, dans ces montagnes enneigées et par ce temps si froid. Elle marqua un temps puis reprit.
– Elle a dû avoir très froid… bien trop froid… murmura-t-elle, toute tremblante.
Un petit vent glacial vint souffler à nouveau, à travers le visage des deux jeunes femmes. C’est à ce moment-là que la jeune femme baissa doucement la tête, se mordillant assurément les lèvres. Elle serrait les poings. Sa mère était présente, ici même, auprès d’elle. Celle-ci l’avait retrouvée après tant d’années mais ces retrouvailles étaient à la fois joyeuses, mais aussi très douloureuses. Jessie le savait, ses amis aussi.
– Je savais que tu voulais décrocher une belle promotion pour nous deux, mais tu n’as pas réfléchi à tes actes et tu as fait comme bon te semblait….
– Jessie…
La jeune femme desserra ses poings, les yeux humides mais congelés par le froid.
– Maman, tu sais, après cette fichue histoire, j’ai longtemps attendu ton retour. J’es… J’espérais que tu reviennes à la maison un jour… alors, quand l’ancienne boss de la Team Rocket m’a affirmé que c’était bien fini, j’ai seulement gardé la tête haute, m’excusant naïvement. Ce « désolée » n’était qu’une facette, je voulais rester forte, être grande comme tu me le disais, mais à ces mots tout s’était effondré dans ma tête. Le soir venu, tu ne peux pas savoir à quel point j’ai fondu en larmes dans ma chambre, me défoulant sur mes jouets. Je pleurais, pleurais encore plus sur mon oreiller déjà trempé jusqu’à ne plus en finir ! Mes yeux étaient rouges, à vif, j’ai tellement souffert cette nuit ! Alors, je me suis endormie, pensant que tout ceci n’était qu’un affreux cauchemar, que j’allais me réveiller auprès de toi le lendemain et allais manger tes fameux déjeuneiges, seulement tu… TU n’es jamais revenue !
L’agente d’élite l’observa, neutre, sans dire un mot. James et Miaouss se trouvaient derrière eux, encore surpris de la scène que leur amie leur montrait. Jessie se tourna à nouveau vers Miyamoto, en s’adressant cette fois-ci, directement à elle.
– Bon sang maman, pourquoi es-tu partie si vite ? Je ne voulais pas, je voulais que tu restes avec moi ! Combien de fois ai-je espéré ton retour, j’ai été envoyé dans des familles d’accueil, j’ai vu des psys, j’ai vécu dans la rue par moment, j’ai fréquenté des mauvaises personnes, et par-dessus le marché j’ai suivi tes traces. Me voilà désormais agent de la Team Rocket, seulement, tu n’es jamais revenue.
Elle ferma doucement les yeux, contenant des larmes qui coulaient sur ses joues rouges, gelées par le froid.
– Maman, je suis une femme ! Regarde-moi tout entier ! Regarde ma beauté, regarde ce que tu m’as donné, regarde ce que tu as créé, regarde ta fille !
Sans le comprendre, Miyamoto se sentait visiblement visée par cette histoire. Cela l’avait touchée énormément, elle soupira et garda son sang-froid malgré tout.
– Vous savez, j’ai moi-même eu longtemps les mêmes pensées que vous... Vous savez, cela ne fait que quelques heures que je me suis séparée de ma fille, elle me manque jour après jour alors je sais ce que vous pouvez ressentir car j’ai la même compassion.
L’agente délite commença à appuyer son histoire à grand renfort de gestes plutôt attristés.
– Je n’avais que dix-sept ans lorsque je suis tombée enceinte. J’étais tombée amoureuse de mon équipier, c’était mon meilleur ami et... lui aussi m’aimait. Nous entreprenions une relation amoureuse secrète pour nos proches. C’était très dur de jongler entre la vie privée et le travail. Cet homme était doté d’une incroyable gentillesse et…. qu’est-ce qu’il était beau… (Elle émit un soupir prononcé.) Il ressemblait à votre équipier d’ailleurs. Vous en avez de la chance… J’aimerais avoir un homme comme lui. Avec son visage atrocement mignon, sa bouche fine, ses yeux émeraude et ses bras protecteurs… Awww.
Miyamoto lança un clin d’œil séducteur à James qui semblait tout affolé et recula, apeuré, sous les yeux de son équipière. Celle-ci le regarda avec méfiance, fronçant alors ses sourcils, dans le but de stresser son ami qui ne voulait pas que tout cela se termine en dispute. De son côté, Miaouss riait aux éclats. Le petit chat ne pouvait pas se douter de la tornade et du malentendu qu’il y avait derrière l’histoire.
– On peut savoir ce que tu faisais avec ma mère pendant que j’étais absente ? lui chuchota-t-elle, énervée.
– Eh ! Je… Je te jure que je n’y suis po… pour rien ! bafouilla-t-il, tout rouge. C’est elle qui…
Elle le coupa nette.
– Ça, on en reparlera !
La jeune femme toussa en direction de l’agente d’élite qui reprit son sérieux.
– Pour revenir à nos moutons, lorsque j’ai appris que j’allais attendre un enfant, je suis tombée des nues. Je n’y croyais pas, j’avais peur, c’était impossible et je ne voulais pas. J’avais prévu de me faire avorter dans les temps, malheureusement l’avortement coûte horriblement cher. Alors, j’ai gardé tout cela pour moi.
– Et votre équipier, enfin… Le père de votre enfant, qui était-ce ? demanda James, inquiet.
La jeune femme émit un léger rougissement et répondit.
– Oh eh bien je ne sais pas si vous connaissez Jason…
– JASON ? LE JASON ?! fit le trio, d’une seule voix.

Aux premières lettres de son prénom, le trio avait immédiatement identifié la personne en question. Non, c’était clairement impossible, cela ne pouvait pas être lui ! Tous écarquillèrent les yeux, poussant un petit cri d’affolement, notamment Jessie qui était sous le choc après cette soudaine annonce. Rendez-vous compte ! Depuis tant d’années, elle le connaissait, et depuis tout ce temps elle ne s’était en aucun cas rendu compte que c’était bel et bien son père, lui, cet homme au regard fatigué mais dont la beauté et la noblesse rayonnaient à chaque fois qu’elle le croisait à travers ces longs couloirs. Maintenant qu’elle se remémorait chaque souvenir, malgré ces nombreuses années d’absence, il avait toujours été là pour sa fille malgré lui. Jessie savait qu’il s’était à chaque instant comporté comme un père avec elle, même les fois où ces rencontres étaient rapides. Elle se souvenait aussi de ses nombreux sourires qu’il lui faisait de loin, des conseils qu’il lui apportait lors de sa formation à la Team Rocket et de ses réconforts lors des plus durs moments de sa vie quand cela n’allait pas, en bref, tout ceci n’était pas qu’une simple coïncidence et elle le savait, ils avaient bien un air de famille. Cela pouvait paraître fou pour tout le monde mais c’était bien la vérité, Jason était bien le père de Jessie. Lui et Miyamoto, équipiers à l’origine, amoureux au final. L’amante de son père, la moitié de sa mère. La rencontre de deux corps enlacés et Jessie, le fruit de cette union amoureuse. Cette relation semblait impossible à l’encontre de leurs caractères bien trop opposés. Mais malgré cela, les choses furent ainsi. Tout de même, ils auraient pu mener une vie normale tous les trois, se disait-elle, une vie normale et pleine de bonheur. Seulement, la grande question était… pourquoi ? Pourquoi son père ne les avait pas suivies ? Les avaient-ils laissées à l’abandon ? Une personne si gentille comme lui ne pourrait jamais faire ça ! Il aurait pu rester avec eux et les aider financièrement ? Pourtant, cette interrogation restera encore taboue. La jeune femme grimaça, ne savant si elle devait être en colère ou bien joyeuse quant à la découverte de l’homme qui l’avait procréée mais qui avait aussi fui ses responsabilités, les laissant toutes les deux dans la misère du jour au lendemain.
Après ces réflexions, Jessie releva la tête, toute soucieuse.
– Eh, était-il au courant ?
À cette demande, l’agente d’élite baissa honteusement sa tête et se mordilla promptement la lèvre inférieure. Avait-elle quelque chose à cacher par rapport à lui ? Elle avait l’air d’éprouver de la culpabilité, selon la jeune rouquine. Alors celle-ci secoua la tête, et fit alors comprendre qu’elle ne voulait pas répondre à cette question si importune. Mais, Jessie refit une nouvelle tentative, la suppliant du regard encore mais rien n’y fit. Elle s’avérait plutôt gênée auprès du trio bien trop curieux pour savoir cette vérité mais Jessie insista une nouvelle fois et cette dernière, ne savant plus quoi dire, finit par avouer ses vérités.
– Je ne lui ai pas dit qu’il allait être papa afin de ne pas lui attirer d’ennuis. J’ai dû demander à mes supérieurs de changer d’équipier, inventant encore de nouvelles sornettes afin que ma demande soit acceptée. Je voulais à tout prix l’oublier et qu’il oublie mon existence. Le plus dur a été de mettre un terme à notre relation et à nos futurs projets. Je me souviendrai toujours de ce visage affolé, triste, il ne voulait pas me lâcher… Aujourd’hui encore, nous nous regardons toujours du coin de l’œil et il s’attend toujours à ce que je revienne…
La jeune femme stupéfaite de sa réponse, lui cracha à la figure.
– Mais la moindre des choses était de faire votre vie avec l’homme que vous aimiez ! Enfin, vous vous rendez compte ?! Vous avez privé votre fille d’un père, et d’une vie loin de la misère…
Elle retomba dans son silence ; on aurait dit que parler lui demandait un réel effort. Pendant quelques minutes, on n’entendit plus que le bruit de la brise légère du vent.
– J’étais si jeune, et toute ma famille m’avait reniée, prétendant que je n’étais qu’une honte pour eux. Quant à lui, comme je vous ai dit, je ne voulais pas lui infliger cela. Il y a quelques jours, il a appris l’existence de notre fille. Cela a été la grosse révélation…
Jessie l’observa toute muette et surprise.
– Je faisais déjà partie de la Team Rocket bien avant, je n’avais que ce job. Alors, quand j’ai su pour ma fille, j’ai voulu démissionner afin de construire un nouvel avenir pour mon enfant. J’avais beau chercher, je n’ai rien trouvé. Mais ma supérieure m’a prise sous son aile, elle me disait que je faisais partie de ces merveilleux agents qu’elle avait. Elle m’a alors proposé de garder mon poste en échange de quelque chose qui m’était cher. C’est elle qui a payé les frais de l’hôpital et les assurances, vous savez, un enfant coûte vraiment cher.
– Ça j’en doute pô ! affirma fièrement Miaouss avant de se prendre un coup de coude par son ami.
L’agente secoua la tête.
– Mais les temps sont devenus plus compliqués que je n’avais imaginé. Vers mes trois mois, mon ventre s’était déjà arrondi et il n’était plus question de nier l’existence de ce petit individu grossissant jour après jour en moi. À chaque fois que je rentrais au quartier général, tout le monde m’observait, me dévisageait, me traitant comme une moins que rien. J’étais salie, insultée par certains agents. J’étais considérée comme la mégère de l’organisation. On m’avait terriblement harcelé…
– C’est affreux ! s’exclama James, tout chamboulé.
– Tu ne m’avais jamais rien dit… chuchota Jessie, doucement.
– Bien, reprenons la route. Le vent ne va pas tarder à se lever. Nous avons eu assez d’émotions pour aujourd’hui.
Miyamoto prit deux sacs de provisions avant de relever le menton. Elle n’eut pas le temps de faire un pas en avant qu’elle sentit une main lui toucher l’épaule.
– Miyamoto, attendez…
– Oui Jessica ?
– Eh bien… Je… Je dois vous dire quelque chose de très important.
– Je… En fait, vous… je…
Son cœur pesa plus lourd encore quand elle recroisa ses yeux bleus, les mêmes qu’elle. Celle-ci se demandait alors, si elle devait lui annoncer directement. Le fait d’attendre, l’impatientait encore plus.
Elle fut tellement prise par les émotions qu’elle en oublia le froid glacial de la montagne. C’était le bon moment pour tout lui avouer, elle en était certaine. Cette fois-ci, c’était la bonne. Elle prit alors une grande inspiration et lui fit face.
– En réalité, vous êtes ma…

Chapitre 8 - Le calme après la tempête

Elles se regardèrent dans les yeux mais une fois de plus, Jessie ne trouva plus ses mots et se contenta de lever les yeux au ciel. Elle songea alors au jour où on lui avait annoncé que sa mère était décédée. À madame Boss, aux agents qui étaient présents dans la pièce. Tout ceci n’avait aucun sens. Puis, jusqu’à présent, aucune avalanche n’avait été déclarée. Est-ce que par hasard, tout ceci n’était qu’un coup monté de toutes pièces ? Que sa mère l’avait réellement abandonnée ? Ils n’avaient jamais retrouvé la dépouille et pourtant, la Team Rocket avait fait appel à de vrais spécialistes. Cela voudrait dire que la Miyamoto du futur serait encore vivante quelque part dans ce bas monde et avait refait sa vie, laissant complètement sa fille dans les larmes. Avant le décès de sa mère, Jessie s’était promis de la venger en rentrant à la Team Rocket.
D’ailleurs, pourquoi s’était-elle engagée de la sorte ? À l’instant, elle avait compris que tout ce qu’elle avait fait n’avait finalement servi à rien et s’en voulait.
Néanmoins, elle ne laisserait jamais sa mère étalée sur le sol à l’agonie.
Elle allait voir la réalité de ses yeux, car dans quelques heures sûrement, le sort de la jeune agente d’élite se jouerait. Jessie était tellement absorbée par ses pensées qu’elle en oublia de révéler à sa mère sa véritable identité, ce qui la gêna et l’obligea à mentir.
– Jessica ? demanda-t-elle, en tapotant doucement son épaule.
– Regardez, dit-elle en pointant du doigt derrière elle. La montagne entière a des reflets d’argent !
– Ah mais oui c’est vrai ! Faisons des photos ! s’exclama Miyamoto, tout enjouée, en sortant son appareil qui semblait bien ancien.
– Incroyable, on dirait une montagne de pièces ! HAHA !
– Mais comment ce phénomène se produit-il ? demanda la jeune femme à sa mère.
– C’est simple. Cela doit être le fruit de notre imagination ou bien la magie d’un pokémon qui…
Au même moment, une lumière éclatante apparut, et flotta dans le ciel comme un nuage. Tout le monde avait le regard rivé sur le nuage violet qui semblait s’approcher lentement, de plus en plus vers eux. Une fois proche, il tourna autour du groupe et fit un vol plané pour ensuite se présenter. C’était un pokémon, et pas n’importe quel pokémon. Ce pokémon, Miyamoto le connaissait assez bien. C’était Mew, qui s’amusait à tourner autour de l’agente d’élite qui semblait apprécier ce moment de complicité.
– Mew…
– Tu es.... Tu es Mew ! avoua Miyamoto, d’une voix encore tremblante, congelée par le froid.
– Mew ! fit le petit chat volant.
– Oh regardez c’est Mew ! fit Miaouss.
La jeune femme était tellement émerveillée par le petit chaton. Elle avait tellement envie de le prendre dans ses bras, de le caresser, seulement elle ne savait pas par où commencer. C’était son unique chance, elle pouvait l’attraper, et le devait.
– Oh, tu sembles si doux. Tu es donc Mew, n’est-ce pas ? fit-elle, à nouveau.
Un sourire jouait sur ses lèvres, instinctivement, elle serra la photo de sa fille contre son cœur et le contempla à nouveau.
– Mew !
– Nous t’avons cherché pendant des lustres sans jamais te trouver. Et voilà que nous te rencontrons enfin. Tu es encore plus beau que je n’avais imaginé ! le complimenta-t-elle.
– Mew Mew Mew !
De leur côté, Jessie et James n’arrivaient pas à y croire. La légende de Mew existait donc, et ils le voyaient en vrai. Jessie regarda le pokémon que sa mère avait trouvé après des années et des mois de travail, elle le méritait bien. Cette scène la rendait heureuse, car elle pouvait voir sa mère enfin épanouie.
– Oh, hé regarde... dit-elle, en cherchant vers le fond de sa poche. Regarde cette image. C’est ma fille, son nom est Jessie. Est-ce qu’elle n’est pas adorable ? fit-elle, en rigolant.
– Mew, lui répondit-il, en hochant la tête.
La jeune rouquine regardait sa mère mélancoliquement. Et dire que cette photo avait été prise il y a quelques heures seulement, c’était vraiment dur…
Sans comprendre pourquoi, Jessie eut un déclic dans la tête, comme si on avait voulu l’alerter de quelque chose de dangereux.
– Mew ! Oh non… Cela veut dire que…
Elle n’avait pas tout à fait tort, hélas, Mew est l’élément déclencheur de sa mort, et il fallait qu’ils s’éloignent au plus vite de lui avant qu’il ne soit trop tard.
– Jessie ?
– Miyamoto, écoutez-moi ! dit-elle, en faisant un pas en avant. Il faut partir immédiatement d’ici !
Mais la jeune femme ne l’écouta pas et préféra jouer encore avec Mew qui n’arrêtait pas de tourner autour d’elle.
– Pourquoi partir alors que l’on vient juste de rencontrer un pokémon légendaire et qui veut de ce pas qu’on le capture ?
– Mais, bon sang !!
Soudain, sans s’en rendre vraiment compte, ils virent un hélicoptère au loin, et pas n’importe lequel. C’était bel et bien un des hélicoptères de la Team Rocket. Plus la machine s’approchait d’eux, et plus ils pouvaient distinguer la silhouette qui se cramponnait durement à la fenêtre de l’engin. C’était Giovanni, leur patron bien aimé, armé d’un long manteau et d’un bonnet de neige. Il avait le visage plutôt crispé et grisâtre.
– Vous avez vu, le boss est venu nous chercher ! cria James, enjoué.
– Vous croyez qu’il va nous apporter des cadeaux ?! fit Miaouss.
Jessie s’approcha de ses deux amis, le regard un peu inquiet.
– Eh ben, ça ne m’aurait pas étonné, ça sent terriblement les ennuis…
Une fois l’appareil au sol, les portes s’ouvrirent et à leur plus grande surprise, leur patron était là. Il y avait aussi madame Boss que Jessie reconnut de son regard tapant.
Le patron se tint debout, bras en arrière.
– Agents Jessie, James et Miaouss au rapport.
– Oui chef ! dirent-ils en même temps, tout en se mettant au garde-à-vous, encore craintifs.
– Je ne sais pas ce qui vous a pris de faire la plus grosse gaffe de l’histoire de l’agence, mais vous devez monter immédiatement.
– Bien ! fit James avant de remarquer que quelque chose n’allait pas. Eh, mais où est passée Jessie ?
Miaouss et lui remarquèrent, plus loin, la jeune femme essayant de fuir.
– Jessie, viens avec nous ! cria son équipier, inquiet.
– Non ! Je vais chercher maman ! dit-elle, en continuant sa route.
– Monsieur, nous devons partir maintenant, fit le pilote.
– Jessie, arrête de faire ta morveuse et viens !
– Mais vous ne comprenez pas !
– Nous n’avons pas le temps de discuter autour d’un thé mademoiselle, allons montez !
– NON ! Hors de question ! C’est de votre faute si ma mère va mourir dans les instants à venir alors il n’est pas question que je l’abandonne dans ces vastes montagnes enneigées !
– JESSICA !!!
Trop tard, un énorme bruit se fit entendre. La neige commençait à tomber rapidement du haut de la falaise, prête à s’effondrer sur cette dernière qui resta immobile et pétrifiée par ce qu’elle venait de voir et d’entendre. L’avalanche n’était qu’à quelques centimètres d’eux.
Giovanni, en sueur, accourut vers la jeune femme, la saisit par les épaules de justesse et l’emmena aussi vite qu’il put dans l’hélicoptère avant que les portes ne se referment. Il se jeta à terre avec elle, toujours retenue dans ses bras. Au fur et à mesure que l’appareil volait, ils pouvaient admirer ou plutôt être apeurés par l’incroyable étendue de blanc qui s’offraient à eux, dévalant à toute vitesse le flanc de la montagne.
– NON LAISSEZ-MOI !! MA MÈRE EST LÀ-BAS !! JE DOIS ALLER LA CHERCHER !! cria-t-elle de toutes ses forces.
– Non, écoutez-moi mademoiselle, c’est bien trop dangereux pour vous ! gronda Giovanni.
Jessie essaya de se débattre sans fin, mais elle ne pouvait se libérer de la poigne de son supérieur.
Elle hurlait, et continua à crier jusqu’à s’user la voix.
– Vous avez beau être mon patron, vos ordres ne m’atteignent pas alors gardez vos règles pour vous et laissez-moi la rejoindre afin de la prévenir !
– Et l’avalanche va s’abattre sur vous si vous sautez ! répliqua-t-il, énervé.
– Je m’en fiche, quitte à la sauver ! Notre futur dépend de ce moment… murmura-t-elle en sanglotant. Peut-être qu’en changeant les éléments du passé on pourrait…
Giovanni lui fit face et la regarda droit dans les yeux en lui annonçant d’un ton sec.
– Votre mère est morte, Jessica ! Il faut vous rendre à l’évidence. Nous ne pouvons plus rien pour elle, c’est terminé !
La jeune femme écarquilla ses yeux encore pleins de larmes, et marqua un silence.
Il avait raison, c’était fini, bel et bien fini. Les arbres étaient recouverts de neige, on ne voyait plus que du blanc. Qui aurait pu survivre dans un tel accident ?
Elle avait essayé de la sauver une seconde fois et n’y était pas parvenue. Elle l’avait perdue une fois de plus, et elle ne savait pas quoi faire. C’était un second échec de sa part, et elle se sentait coupable, affreusement coupable, elle voulait juste mourir.
– Non… Non… NOOOOOOOOONNNNONNN !!!!
La jeune femme eut un cri étranglé et s’effondra. Elle pleurait, tremblant de tous ses membres, dans les bras de son patron qui essayait tant bien que mal de la consoler.
Ses deux amis la regardèrent et sanglotèrent à leur tour. Ils virent toute la souffrance que leur équipière pouvait éprouver à ce moment précis, surtout James, qui se sentait tout aussi visé par ce qu’il se passait. Il n’avait jamais vu Jessie dans cet état-là, et ça le rendait malade. Il se sentait énormément coupable, et la culpabilité le rongeait.
Une fois revenus dans le présent, Giovanni, le patron de la Team Rocket, ainsi que ses quatre conseillers, prit de sérieuses sanctions auprès du tribunal de l’organisation, ce qui valut un renvoi de deux semaines pour le trio. Bien que James et Miaouss s’étaient remis de leur étrange escapade à travers le temps, Jessie, quant à elle, était restée cloitrée au lit sans rien avaler ou presque, ce qui inquiéta ses deux amis qui pensèrent qu’elle avait attrapé une maladie ou quelque chose d’autre de ce type. C’était la première fois qu’ils la voyaient assez mélancolique bien qu’elle ne le leur montrât jamais. Cependant, à chaque fois qu’ils essayaient de lui parler, celle-ci se mettait la tête contre l’oreiller en prétendant son mécontentement. Ils décidèrent finalement de la laisser seule pour qu’elle puisse récupérer. Bien que James essayât tant bien que de mal de la convaincre de sortir de sa tristesse afin qu’elle puisse voir du monde, la jeune femme restait têtue et avait finalement le dernier mot. Néanmoins, malgré le fait qu’ils n’avaient pas beaucoup d’argent, le jeune homme lui faisait chaque jour un panier-repas comportant une pomme, un peu d’eau et des œufs brouillés en espérant qu’elle y trouve de l’appétit même si tous les soirs, celle-ci laissait exactement ce qu’il lui avait préparé auparavant. Pourtant ce dernier persévéra et lui refit la même assiette, mais la jeune fille passait ses journées à dormir. Pendant leur absence, à l’agence, les rumeurs allaient bon train, aussi sordides les unes que les autres. Tout le monde ne parlait que du « fameux voyage dans le temps » » de « ce qu’ils ont fait dans les montagnes », chacun n’en manquait pas une miette. En seulement quelques jours, tous trois étaient déjà devenus célèbres, alors qu’auparavant ils étaient méconnus, ce qui déplaisait fortement à Cassidy, qui ne supportait pas qu’on lui pique la vedette, surtout si cela venait de sa pire ennemie. Certains pensaient qu’ils allaient être virés, d’autres disaient qu’ils avaient déjà quitté l’organisation.

Mais c’est seulement arrivés au quartier général que tous les regards se braquèrent sur eux. Le trio avait pris soin de les ignorer et de ne pas faire attention, jusqu’à leur arrivée devant la porte de leur patron. Devant celle-ci, ils se regardèrent et prirent une grande inspiration, puis toquèrent tous en même temps.
– Entrez ! répondit celui-ci, d’une voix grave et fermée.
Tous trois ouvrirent la porte qui grinça d’un son très aigu. Ils se tinrent tous devant lui, au garde-à-vous, l’air sérieux mais à la fois inquiet de ce qu’il pourrait leur arriver. Giovanni était assis, le visage crispé, et caressait son Persian qui semblait apprécier fortement la situation en ne cessant de narguer Miaouss, qui lui le dévisageait les yeux pleins de rage. Ils attendirent que leur patron leur fasse signe de repos. Le puissant patron les regarda de haut afin de se sentir supérieur face à eux, en posant délicatement son verre de Whisky sur la table. C’est alors qu’il les regarda en se levant pour aller près de sa fenêtre. Il était à présent de dos, les observant par le reflet de la vitrine de son bureau.
– Bien, passons aux choses sérieuses. Premièrement, vous vous êtes infiltrés dans les laboratoires de la Team Rocket sans autorisation, ainsi vous avez eu la stupide idée de vous transportez dans le passé afin de revenir à un point qui n’était pas censé être le vôtre. Deuxièmement, vous avez agi de manière égoïste par rapport à ceux qui méritaient ce voyage. Et troisièmement, vous avez couru le risque que certains agents du passé vous reconnaissent et par-dessus le marché vous avez aussi mené une ancienne mission à bien malgré le fait qu’elle soit périlleuse, ce qui en a valu la perte d’un célèbre agent d’élite, résuma-t-il, l’air blasé.
Le directeur se retourna à nouveau vers le trio qui semblait plus perplexe qu’autre chose, surtout Jessie qui ne cessait de boire ses paroles depuis le début. C’est alors qu’il ouvrit l’un de ses tiroirs et sortit un livre qu’il prit très soigneusement entre ses mains avant de le déposer délicatement sur sa table. Il décida de le présenter, tournant humblement les pages. C’est alors qu’ils découvrirent tous que c’était en réalité un des premiers prototypes de l’invention qui avait servi à leur étrange voyage temporel.
– Ce système que nous avons créé nous permet effectivement de voyager à travers le temps, les espaces, les terres et planètes. Les scientifiques de cette agence ont alors découvert bien après cette fâcheuse mission qu’il existait certaines pièces mécaniques datant de millénaires, pouvant permettre de retracer notre histoire, l’histoire de cette organisation. Nous avons alors consacré dix-huit ans à la remettre à jour, et ce, à partir des semences de Mew que nous avons récoltées dans ces montagnes. C’est comme ça que nous avons compris qu’il pouvait lui aussi voyager à travers le temps, mais aujourd’hui, tout cela est inutile, déclara-t-il subitement.
– Monsieur, pourquoi avoir créé cet objet pour pouvoir voyager dans le temps si aujourd’hui il paraît tout à fait inutile ? demanda curieusement James.
Giovanni se leva silencieusement d’un coup sec, les bras croisés, et marcha le long de la pièce. Il s’approcha alors de sa fenêtre, restant immobile, de dos.
– Au départ, ce système était fait pour retrouver les traces de ce pokémon légendaire que nous avons tant espéré. Mais après des années de recherche et de temps perdu, nous avons tout compte fait abandonné.
– Pourquoi cela ? insista Jessie, les sourcils joints.
Ce dernier se retourna, méthodiquement.
– Car nous ne pouvons changer le passé, il aurait des conséquences inimaginables pour le futur. Malheureusement, ce qui est fait est fait, nous ne pouvons plus revenir en arrière.
Il faut que le passé reste comme tel, sinon cela perturberait le cours de l’histoire…
– Alors, nous ne pouvons rien y faire ? ajouta tristement le petit chat.
Giovanni tourna la tête.
– J’en ai bien peur. (Il marqua un temps et ferma les yeux avant de les rouvrir.) L’ancien patron de la Team Rocket, en d’autres termes, ma mère, avait envoyé une unité de trois personnes, menée par Miyamoto, en Amérique du Sud pour enregistrer la voix de Mew. Cependant, il est dit qu’aucun d’eux n’est jamais revenu...
Il fixa instinctivement nos trois bandits qui comprirent immédiatement leur erreur. Jessie avait toujours les bras croisés et baissa les yeux, encore honteuse.
– Bien, c’est dix-huit ans après cet incident que le secret du pokémon fantôme nous a été révélé. Nous avons pu avancer dans nos recherches et découvrir des choses encore plus intéressantes les unes que les autres.
Le boss et elle se fixèrent dans le blanc de l’œil. Giovanni s’avança alors près de la jeune femme et lui serra la main. Ce qui la surprit énormément.
– Miyamoto méritait tous les honneurs, elle était la meilleure agente et mère qu’il soit.
Malgré tout, cette dernière resta rancunière et détourna son regard, sans lui répondre.
– Jessica, votre mère serait si fière de vous. Toutes mes excuses encore pour ce malheureux accident… (Il marqua une pause.) Vous pouvez sortir.
Ils leur firent signe de s’en aller.
– Une dernière chose…
Ils se retournèrent, immédiatement.
– Ma mère m’a remis ceci pour vous… (Il tendit une enveloppe à Jessie.) Il semblerait que ce soit de la part de la vôtre avant sa dernière mission.
La jeune femme soupira et la prit de volée avant de sortir du bureau la première.
Quelques secondes après, une silhouette apparut sur le côté de la porte.  
– Ça m’a fait bizarre de la voir…
– Ne vous en faites pas, nous avons déjà tout prévu. Je leur ai mis chacun un LR2 mélangé dans leur tasse de café. En général, ce comprimé réagit assez rapidement. D’ici quelques jours, ils auront tous les trois oubliés leur incroyable expérience dans le passé.
– C’est très bien, je te remercie. Il vaut mieux qu’ils ne sachent rien sur moi.
Je voudrais rester à jamais un souvenir, rit-elle.


Dernière édition par Aiko le Jeu 24 Jan 2019 - 17:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'amour du temps by Aiko    L'amour du temps by Aiko   EmptyJeu 24 Jan 2019 - 17:10

Chapitre 9 - Happy End

C’était un dimanche matin, on avait appelé le trio pour un dernier rendez-vous au bureau de la DRH afin de les faire signer les derniers papiers et factures qui leur restaient.
Ils firent une dernière fois le tour des lieux et prirent le temps de faire leurs adieux à ceux qui les avaient connus. L’heure était enfin venue, cela allait être la dernière fois que le trio poserait ses pieds sur ce bâtiment qu’ils avaient tant chéri. Ils avaient à peine franchi les grands escaliers de l’entrée principale qu’une vague de mélancolie s’était installée. Ils marchèrent tout droit, les mains pleines d’affaires mais toutes tremblantes, la tête baissée, vers le taxi qui les attendait.
Le coffre de la voiture était ouvert, et James, avec l’aide de Miaouss, tentait tant bien que mal de caser les derniers cartons qui leur restaient. Les affaires étaient un peu éparpillées dans tous les sens, surtout celles de Jessie qui occupaient presque toute la place. Alors que ces deux amis se démenaient pour ranger, celle-ci était assise sur une pierre, le visage offert au soleil, telle une fleur affamée.
– Jessica, vous nous quittez déjà ? J’imagine qu’une nouvelle mission vous attend avec votre équipe.
Cette dernière sursauta, enlevant directement les lunettes de soleil qu’elle portait.
– Oui, encore des affaires, enfin vous savez ce que c’est !
Jessie le regardait attentivement, elle le regardait dans les yeux. Celle-ci contemplait ainsi celui qui l’avait créée, avec qui elle partageait le sang. Au départ, c’était dur pour cette dernière de le fixer droit dans les yeux. Maintenant qu’elle savait qu’il était son père, elle ne pouvait plus nier son existence. Cependant, serait-il toujours nécessaire de lui dire la vérité ? Comment lui informer que sa fille biologique se trouvait juste devant lui.
Jessie contemplait attentivement ses sourcils qu’elle avait toujours trouvé trop dominants. Elle avait remarqué qu’ils avaient exactement le même nez grec, tous les deux, semblable comme deux gouttes d’eau. La jeune femme avait également hérité de sa bouche toute fine. Ce n’était pas l’un des agents d’élite que l’on croisait assez souvent dans les couloirs, il portait un masque. Derrière ce visage sérieux et intellectuel à la fois se dissimulait un homme tendre et généreux avec son prochain, un ami fidèle qui était prêt à sacrifier sa carrière pour retrouver celle qu’il avait toujours aimée. Finalement, son passé n’avait été que douleur et tragédie. La perte de Miyamoto avait été un des événements les plus bouleversants de sa vie, le rendant encore plus dépressif, le refermant petit à petit dans une bulle interminable de souvenirs.
– Oui, je vois. Ne perdez jamais espoir en tout cas, lui sourit-il gentiment avant de partir derrière elle.
– Jason…
– Oui ? demanda-t-il en se retournant.
La jeune femme accourut rapidement vers lui et l’enlaça fortement. Il ne fallait pas une grande déduction pour conclure que c’était bien lui, qui lui faisait face, enfin, en chair et en os. Elle ne voulait pas le lâcher, c’était son père, son unique père, le père qu’elle n’avait jamais vraiment connu et qui pourtant était toujours là pour elle dans les moments de sa vie où elle en avait le plus besoin. Comment l’oublier, comment oublier la seule famille qui lui restait ? C’était impossible ! Elle voulait lui dire, s’exprimer, lui crier, mais elle n’arrivait pas à parler. Pourtant, au fond d’elle, inconsciemment, elle avait le sentiment qu’il le savait.
Celle-ci était tellement prise par les émotions qu’elle ne voulait plus jamais se détacher de cet homme qui lui avait donné la vie. Elle se contentait seulement de retenir ses larmes face à lui, elle retenait sa respiration, son cœur se serrait en sachant que c’était la dernière fois qu’elle le voyait. Cette dernière voulait rester forte et ne voulait pas divulguer cette image impuissante et faible d’elle-même. Malgré tout, les mots finirent par sortir tout seuls de sa bouche.
– Merci beaucoup. Merci d’être toujours là pour moi... lui dit-elle, en souriant.
– Oh, que se passe-t-il ? Vous devenez sentimentale, maintenant ?  
Elle se détacha de lui et l’observa, cette fois-ci, dans les yeux.
– Non. Enfin, j’ai fait une rencontre. Une rencontre très particulière, ou… devrais-je dire plusieurs rencontres.
Elle regarda en direction de ses deux équipiers avant de revenir à Jason.
– J’ai plusieurs projets à venir aussi, je crois que je vais prendre mon envol. Je sais ce que je veux faire de ma vie à présent, lui avoua-t-elle, déterminée.
– Je vous le souhaite, Jessica, et quoi qu’il arrive, je serai toujours à vos côtés pour vous soutenir dans vox choix.
Il eut un hochement de tête lent et peu saccadé. Après quelques secondes seulement, l’homme les accompagna et prit soin d’ouvrir la porte de la voiture pour les faire rentrer.
Une fois à l’intérieur, Jessie ouvrit la fenêtre ou son ami avait une dernière chose à dire.
– Bon, n’oubliez pas que si vous avez besoin de quelque chose, vous m’appelez, et vous deux, ne faites pas de bêtises ! Je vous ai à l’œil, conclut-il en s’adressant à Jessie et James.
Les deux jeunes gens échangèrent un regard complice, et une lueur d’amusement brilla dans leurs yeux. Jason sourit et comprit qu’il ne pouvait pas toujours être derrière eux, ils étaient comme ils étaient après tout. Ce dernier leur fit signe et repartit aussi vite qu’il était venu.
Le chauffeur alluma le moteur. L’instant d’après, la voiture s’éloigna de l’entrée principale pour faire le tour de la grande allée. Encore dix mètres, six mètres, s’éloignant pas à pas de l’organisation, laissant un effet de nostalgie pour nos trois amis.
En revanche, l’envie de pleurer ne se fit pas entendre, non, mais ils restèrent particulièrement silencieux pendant tout le trajet.
Enfin ! Le cauchemar était enfin terminé ! Adieu la Team Rocket, adieu Pikachu, adieu les morveux… Maintenant, ils pouvaient se construire une toute nouvelle vie, à trois, et sans commettre de crimes ou de vols : ils étaient libres.
Une heure plus tard, dans la voiture, Jessie observait James du coin de l’œil. Il avait changé, vieilli en quelque sorte. Celle-ci se disait qu’ils avaient évolué, et en démissionnant, ils étaient devenus beaucoup plus responsables qu’ils n’y paraissaient.
Le voyage dans le temps leur avait ouvert les yeux, et même si Jessie était rentrée dans l’organisation pour plusieurs raisons, celle-ci avait tout de même compris que sa mère aurait voulu qu’elle aille plus loin.
Le soir venu, le trio arriva dans un hôtel à Kanto. Heureusement, ils avaient encore un peu d’argent pour pouvoir se loger pendant un bout de temps.
Ce fut lors d’une promenade que, en fouillant dans son sac, Jessie découvrit une enveloppe.
– Tiens, mais qu’est-ce que ça fait là ?
– Il y a écrit « Pour ma fille chérie, Jessie », fit Miaouss.
– C’était sûrement dans les affaires que tu as récupérées à la Team Rocket.
– On peut la lire s’il te plaît ?
– Bon je l’ouvre.


Pour ma fille chérie, JESSIE
Avant mon départ, je tenais à t’écrire cette lettre si je ne revenais pas…
Je voudrais que tu l’ouvres le jour de tes vingt-cinq années.
Jessie, ma tendre petite fleur, j’aimerais tant voir ton joli et adorable sourire encore une fois, mais à l’heure qu’il est tu dois avoir bien grandi.
Je suppose que tu es maintenant une femme épanouie qui essaye à tout prix de profiter de la vie. Je me souviens quand tu as commencé à marcher, c’était déjà un exploit que tu avais commencé à parler... Et là, j’ai su que tu étais la digne fille de ta mère.
Parce que pour moi tu es tout mon rêve. Je sais à quel point tu pleureras quand je serai partie, mais je ne veux absolument pas que tu sois triste.
Je veux que tu restes forte et fière, ne t’en fais pas une misère.
N’oublie jamais tout ce que je t’ai appris en poème.
‘Le jour de ton mariage est un nouveau commencement vers une vie avec une autre personne qui t’aimera pour toujours.’
Mon bébé, je te l’ai toujours dit, tu feras une rencontre qui changera ta vie.
Tu ne feras plus rien seule, tu auras un partenaire à tes côtés...
Je te souhaite un très grand bonheur auprès de l’élu de ton cœur.
Pour le meilleur et pour le pire même si je ne serai plus ici.
Et si je n’étais pas partie en mission, rien de tout cela ne serait arrivé.
Mais tu as été le soleil de mes jours sombres et je veux le meilleur pour toi, dans la vie que Dieu puisse te donner.
J’espère que tu auras des enfants à aimer et à chérir comme je t’ai eue toi,
Et tu seras pour toujours en moi.
Je t’aime Jessie, mon amour pour toi reste unique.
Quoi qu’il advienne, malgré le temps, les secondes, les minutes qui nous séparent, je serai toujours auprès de toi.
N’oublie pas, je suis très fière de toi.
Je t’aime, ta maman.

– Qu’est-ce qu’elle écrivait bien… Elle était tellement romantique… ajouta Jessie, mélancolique.
– Oh regardez, il y a autre chose d’écrit… On dirait bien que c’est pour Jajames !
– Mais qu’est-ce que tu racontes, Miaouss ? s’exclama James, étonné.
Ils soulevèrent l’enveloppe et regardèrent l’inscription en bas de la feuille.
– Boh regarde, il y a aussi écrit « À ton équipier », c’est forcément toi !
– Mais Miaouss, nous sommes deux et cette lettre est aussi faite pour toi.
– Tu vois d’autres équipiers que nous deux dans ce groupe ? Je suis un pokémon !
– Haha, ah oui c’est vrai…
– Attendez, moi aussi je veux lire !

À ton équipier,
Je ne pourrais pas t’intimider ou te poser des millions de questions par rapport à ma fille.
Je sais qu’elle et toi aurez un lien très fort, parce que votre amour est réciproque.
Traite-la comme une princesse et comme une reine (c’est ce qu’elle souhaite !)
Je sais qu’elle est embêtante, orgueilleuse, et vaniteuse...
Mais elle est aussi d’une grande sensibilité émotionnelle au fond d’elle et le cache assez souvent. Réalise son rêve le plus cher : le mariage, l’amour d’un homme…
Bien sûr, l’engagement est quelque chose de sacré, je ne t’y oblige pas.
Mais je sais que tu meurs d’envie de l’embrasser tellement elle est jolie !
Et je ne peux m’imaginer qu’elle portera un jour votre enfant. ♥️
Bon, je crois que je t’ai assez taquiné...
Mais je ne te demande qu’une faveur : rester toujours auprès d’elle.
J’ai été ravie de faire ta connaissance à travers cette lettre.
En espérant que notre rencontre se fera autrement.

— Myamoto, ancienne Agente d’élite de la Team Rocket. —

À la fin de cette lecture, Jessie et James étaient troublés, et se regardaient, rouge vif, ne comprenant pas l’avantage d’avoir écrit cette fin si déstabilisante. Tandis que Miaouss éclatait de rire face à leur réaction. Il était évident que Miyamoto visait spécialement James, bien que ce dernier ait encore du mal à y croire. Elle ne le connaissait pas et pourtant, elle avait pensé à lui. C’était incroyable, c’est comme si elle savait toute la vie de sa fille sans aucune exception.
– Je... je crois que ta… ta mère avait un très bon sens de l’humour, lâcha-t-il, encore rouge.
– Ma... ma mère a toujours été comme ça avec moi, mais l’avantage c’est qu’elle ne se trompait jamais, rit-elle, toute gênée.
– Quand elle m’avait parlé dans le passé, elle m’avait dit que je pouvais être son gendre.
– Quoi ?! Mais qu’est-ce que tu racontes ? Elle a vraiment dit ça ? Roh ce n’est pas vrai !
– Dites les amis, si un jour vous faites un bébé, j’pourrais être le tonton ?
– MIAOUSS !
– Bah quoi ! A priori je ne suis pô l’seul à vous shipper ! dit Miaouss d’une vive voix, avec un large sourire face à ses amis qui se retrouvaient dans l’embarras.
Deux mois se sont écoulés après cette fichu histoire. Un jour, alors qu’ils sa baladèrent en ville, Miaouss qui était sur la tête de James, revint à la conversation qu’ils avaient eu lorsqu’ils avaient découvert les lettres ce qui n’enchanta pas pour autant ses deux amis.
– Si c’était une fille, elle s’appellerait Jimette et elle ressemblerait trop à James !
– Tu as une imagination débordante, Miaouss… Fit le jeune homme.
– Si c’était un garçon, il s’appellerait Jesse, et il ressemblerait vraiment à Jessie !
– Miaouss, épargne-nous tes commentaires déstabilisants, et de toute manière je n’appellerai jamais mes gosses avec des prénoms aussi ridicules et absurdes !
– Pourquoi, tu as des idées de prénoms, Jessie ?
Ce fut un long moment de silence avant qu’elle ne réponde. La jeune femme s’arrêta un moment, baissa la tête puis la releva et regarda le ciel. Elle sourit et répondit avec un air doux.
– Jeanne, avoua-t-elle, les joues rosées.
– Jeanne ? s’étonna James, bouche bée.
– C’était le véritable prénom de ma mère, Miyamoto n’était qu’un nom de code. Jeanne Austin, lui sourit-elle, tout en fixant les nuages.
– Oh je vois, c’est un très joli prénom pour une petite fille, lui dit-il, en la cajolant.
– James, et toi, qu’aimerais-tu avoir ?
– Oh, eh bien moi peu m’importe, du moment que c’est mon morveux.
– Tu veux dire, notre morveux, James…
Spontanément, la jeune femme fit un pas vers ce dernier, lui prit la main et la pressa doucement contre la sienne tout en lui adressant un large sourire. James se tourna vers elle, il resta un moment fixé sur leurs mains. Puis, il releva la tête, et haussa un sourcil, confus par ce qu’elle avait voulu dire.
– Que veux-tu dire par là ?
– Cherche par toi-même, soupira-t-elle.
Ils se regardèrent, tout aussi surpris l’un que l’autre, et détournèrent le regard.  
James posa un index sur ses lèvres ; toujours aux aguets, cherchant une signification aux paroles qu’avait voulu évoquer la jeune femme. Depuis la tête de son collègue, le petit chat fit semblant de s’assoupir en gardant toujours un œil ouvert, visionnant au détail près la scène. En réalité, lui, avait déjà bien capté ce qu’elle avait voulu dire par ses mots, mais il avait décidé de se taire volontairement pour éviter de tout gâcher.
De son côté, James ne quittait pas des yeux son équipière qui n’arrêtait pas d’exprimer sa joie de vivre à plein cœur. Il y avait quelque chose qui avait bel et bien changé en elle depuis ce fichu voyage dans le temps, mais quoi ? Le jeune homme prit soin de l’observer physiquement de fond en comble sans savoir ce qui avait pu la rendre ainsi. Il était vrai que ces derniers temps, elle avait commencé à réclamer beaucoup de fraises et de fruits, elle était constamment épuisée, et ses sautes d’humeur devenaient de plus en plus ardentes. Sans compter sa prise de poids qui se faisait davantage remarquer durant ces deux dernières semaines, ainsi que son envie irrépressible de se réfugier aux toilettes après chaque repas. C’est après quelques secondes de réflexion qu’il comprit ce qu’il se passait. Son cœur s’emballa et son teint devint rouge pivoine. C’est alors qu’il s’arrêta brusquement sur le chemin, la bouche grande ouverte, encore plus surpris et troublé que d’ordinaire. Sa meilleure amie en fit de même et le regarda un instant, toute réjouie.
– Je… Jessie ?! fit-il, abasourdi.
Celle-ci lui sourit avant de caresser fièrement son bas ventre.
– Alors, tu as fini par trouver…  


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MessageSujet: Re: L'amour du temps by Aiko    L'amour du temps by Aiko   EmptyJeu 24 Jan 2019 - 17:10

Chapitre 10 - Dernière lettre

***
Chère maman, je dois t’avouer quelque chose d’assez difficile. Voilà… J’étais voleuse à la Team Rocket pour pouvoir suivre le même chemin que toi, et je sais que tu n’aurais jamais voulu que cela se produise, mais j’y étais obligée pour défendre ton honneur. Tout se passait bien, j’avais mes meilleurs amis à mes côtés, j’étais « libre », j’avais constamment de la nourriture bien que nous n’arrivions jamais à gagner plus de 850 pokédollars chaque mois. Puis un jour, il y eut un drame. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Je vomissais chaque matin, plus précisément mon plat d’œufs brouillés et d’omelette à la sauce tomate. J’avais constamment des vertiges quand je partais en mission pour voler le Pikachu de l’autre morveux et mon pauvre ventre avait commencé à s’arrondir, j’étais déformée ! Je devais ainsi ressembler à une baleine, n’est-ce pas ? Alors, ça ne te dit rien ?
Je vais commencer à t’éclaircir : la fatigue me prenait à grands pas, mes émotions prenaient le dessus, bien que d’habitude, c’était toujours moi qui les contrôlais ! Non ? Ça ne te dit absolument rien ? Tu es vraiment sûre ? Tu n’as aucun doute ?
Alors voilà, je suis enceinte. Enceinte ! Si ce n’est pas une merveilleuse nouvelle. Je dois t’avouer que j’ai été drôlement choquée et surprise au départ. J’ai pété un câble, j’ai aussi cassé une assiette et…. J’ai maudit celui qui m’avait mise dans ce piètre état. Je ne voulais pas l’admettre, mieux ! Je ne voulais pas que cette espèce d’inconnu évolue en moi.
Mais, j’ai bien réfléchi. J’ai alors quitté l’organisation et je me suis mariée. Dès lors, j’ai commencé à vivre une nouvelle vie dans une petite commune près de la région de Kanto, notre ville d’origine. J’ai pensé à tout ce que tu m’avais apporté, à tout ce que tu m’avais dit, à tout l’amour et le savoir-vivre que tu m’avais donnés alors que j’étais si jeune, et je me suis bien résolu à faire tout comme toi. Je suppose que devenir mère est une tâche relativement complexe, mais je compte bien passer le cap. Je suis une adulte désormais. Tu sais, je crois que j’ai fini par trouver ma voie aux côtés du véritable homme de ma vie.
En effet, James est quelqu’un de très sensible, beau et amusant… Il t’aurait vraiment plu.
J’ai mis énormément de temps à ouvrir les yeux et à comprendre ce que je voulais. C’était avec James que je me sentais bien, c’est à lui que je tenais et c’est de lui que j’étais tombée amoureuse. Jusqu’à présent, il ne m’avait jamais abandonnée et supportait mes moindres caprices et désirs ainsi que mon sale caractère.
Cette lettre me sert à faire le deuil que je n’avais jamais réussi à faire jusqu’à maintenant, et je me rends compte que te parler me manque éperdument. J’aimerais tant remonter le temps pour te voir à nouveau m’adresser un sourire mais je pense que c’est impossible ? Haha ! Je vais m’arrêter là, je pense que c’est suffisant pour aujourd’hui.
Au fait, t’ai-je dit le sexe du bébé ? C’est une merveilleuse petite fille…
Jessica Morgan.


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MessageSujet: Re: L'amour du temps by Aiko    L'amour du temps by Aiko   EmptyVen 25 Jan 2019 - 16:23

Coucou, je viens de réaliser que j'avais oublié de l'ajouter à la rubrique de fanfics. Je suis sincèrement désolée, j'ai vite corrigé cette faute. Je l'ai mise dans la catégorie "amour/romance" j'hésitais avec "passé des personnages" Est-ce que tu aurais un résumé?
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MessageSujet: Re: L'amour du temps by Aiko    L'amour du temps by Aiko   EmptyVen 25 Jan 2019 - 19:11

L'amour du temps by Aiko   Inshot10

Ah non ça ne fait rien Wink, le résumé est au début du chapitre. Par contre, j'aimerais bien que tu remplace l'ancienne image par celle-ci ci dessus (la recadrer serait mieux comme je l'ai pris sur mon téléphone, je suppose que ça ne sera pas la même longueur sur ordi... Et dans la pire des cas, tu prendras celle que j'ai mis au tout début pour ne pas te casser la tête) merci encore pour ta gentillesse Jez!
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MessageSujet: Re: L'amour du temps by Aiko    L'amour du temps by Aiko   EmptyVen 25 Jan 2019 - 21:17

Pas de soucis. Je la remplacerais lundi Wink
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MessageSujet: Re: L'amour du temps by Aiko    L'amour du temps by Aiko   Empty

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